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du 1 au 4 janvier 2012 (semaine 01)
 

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4 janvier 2012- -
LES CANTATES DE BACH SUR LES ONDES ROMAINES


Intentionnellement, entre Noël et le jour de l’an, TV 2000 a diffusé les Cantates composées par Bach pour les messes de cette période, ce chef d’œuvre de la musique liturgique chrétienne, le célèbre mais souvent incompris "Oratorio de Noël".

Le théologien et musicologue Pier-Angelo Sequeri les a révélés dans leur véritable essence. Une leçon pour les liturgies catholiques que donne ainsi luthérien Bach à la télévision qui appartient aux évêques italiens, note Sandro Magister.

Cette décision de TV 2000 ouvre un horizon très clair de ce qui peut être inséré dans le déroulement d'une liturgie pour lui donner grandeur, beauté et sens évangélique.

Du 26 au 31 décembre, tous les jours à partir de 14 heures, chacune des six Cantates qui composent l'Oratorio a été proposée dans la splendide interprétation du "Concentus Musicus" de Vienne et du "Tölzer Knabenchor", mais également replacée, grâce aux instructives introductions de Sequeri, dans son "habitat" originel qui est l’église et dans son authentique esprit qui est celui de la liturgie de Noël.

Bach, en effet, n’a pas composé ces six Cantates – de même que les quelque deux cents autres que nous avons de lui – pour des salles de concert, mais pour les messes des églises de Leipzig dont il était maître de chapelle. Des messes non pas catholiques, mais luthériennes.

Centrées sur la liturgie de la Parole, les Cantates – appelées à l'époque "geistliches Konzert", concert spirituel – occupaient le laps de temps entre la proclamation de l’Évangile et l'homélie. Elles mettaient en musique le cœur de l’Évangile du jour et en faisaient une méditation et une prière, avec des récitatifs, des concerti, des arias pour solistes, des chorals polyphoniques.

Les fidèles écoutaient la Cantate en silence, parfois en suivant les paroles dans un "livret" imprimé pour l'occasion, et en unissant leurs voix, le cas échéant, uniquement à la dernière strophe du choral de conclusion. Cette écoute silencieuse était aussi, pour Luther et pour les églises luthériennes de l'époque, une façon de "porter la liturgie au peuple".

Pour le chant de tous, il y avait d’autres modalités et d’autres moments.

Dans une annotation figurant au verso de la partition de la Cantate "Nun komm der Heiden Heiland", Bach a indiqué le déroulement rituel et musical d’une messe luthérienne de son temps à Leipzig :

"1) Prélude pour orgue. 2) Motet. 3) Prélude pour orgue au Kyrie, qui est exécuté en entier. 4) Chant devant l’autel. 5) Lecture de l'Épître. 6) On chante la litanie. 7) Prélude et chant du choral. 8) Lecture de l’Évangile. 9) Prélude et exécution de la composition principale [Cantate]. 10) Chant du Credo. 11) Sermon. 12) Après le sermon, comme d'habitude, on chante quelques versets d’un Lied. 13) 'Verba institutionis'. 14) Prélude et exécution de la composition principale [au cas où la Cantate comporterait deux parties]. 15) Préludes pour orgue et chant de chorals jusqu’à la fin de la communion".

Bach a composé des Cantates pour tous les dimanches et fêtes de l'année liturgique, sauf pour le Carême. Les six cantates de la période de Noël étaient exécutées pendant les messes du jour de Noël, des deux jours suivants, de la fête de la circoncision de Jésus, du dimanche suivant et de la fête de l'Épiphanie.

Chaque Cantate s’inspire de l’Évangile du jour et le développe sous forme de méditation. On ne sait pas qui sont les auteurs des textes des six Cantates de Noël dont Bach a composé la musique. (source : Chiesa)


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