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du 5 au 8 janvier 2012 (semaine 01)
 

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8 janvier 2012 -
MUSIQUE ANCIENNE ET MUSIQUE NOUVELLE


Le meilleur du baroque européen marié aux traditions populaires des Guarani d’Amérique du Sud. Un chef-d'œuvre d'"inculturation" de l'Évangile, imaginé par les jésuites du XVIIème siècle et proposé aujourd'hui par des musiciens locaux.

Sandro Magister pense que c'est une leçon pour les Églises de la vieille Europe. La musique – et surtout la musique sacrée – faisait partie intégrante de la mission des jésuites et de la vie de la population locale, convertie au catholicisme.

Et cette musique était de très grande qualité. Comme l’étaient les splendides architectures baroques des églises des Réductions. Celle de Trinidad fut l’œuvre de Gian Battista Primoli, le plus grand des architectes jésuites ayant travaillé en Amérique du Sud au cours de la première moitié du XVIIIème siècle.

Les Guarani qui vivaient sur ces territoires étaient un peuple semi-primitif. Mais les jésuites n’abaissèrent pas le message évangélisateur à un niveau grossier et élémentaire dans l’idée de l’adapter ainsi à leurs auditeurs. Ils firent le contraire. Ils offrirent à ce peuple ce qu’il y avait de plus élevé et de plus beau dans le christianisme, que ce soit quant au contenu ou quant à la forme.

Ils avaient entrevu chez les Guarani un talent musical inné et une extraordinaire attirance pour le beau. C’est pourquoi ils combinèrent ce qu’il y avait de meilleur dans les arts et dans la musique du baroque européen avec la sensibilité et les traditions musicales et artistiques de ces territoires jusqu’alors inexplorés. Avec comme résultat l’un des exemples les plus impressionnants d’"inculturation" de l’Évangile qui aient jamais été produits par l'expansion du christianisme en deux millénaires.

On avait une certaine connaissance de cette extraordinaire créativité en matière de musique. Mais c’est seulement depuis 1972, grâce à l’heureuse redécouverte de partitions anciennes dans un endroit perdu de Bolivie, que cette musique n’est plus un mystère.

Le jésuite Domenico Zipoli fut peut-être, au XVIIIème siècle, le plus génial créateur de ce nouveau genre musical, qui combinait le baroque européen le plus raffiné avec les sonorités de la tradition vocale et instrumentale guarani, à des niveaux de qualité égaux ou supérieurs à ceux de la musique sacrée que l’on chantait dans les cathédrales d'Europe.

Le film "Mission", réalisé par Roland Joffé et interprété par Robert De Niro et Jeremy Irons, qui a obtenu la Palme d'Or à Cannes en 1986, a été pour un large public l’occasion d’entendre quelques-unes des merveilles sonores des Réductions.

Grâce à des musiciens locaux qui recommencent à la jouer, non seulement en Amérique latine, mais également dans d’autres parties du monde, on peut les entendre.

Et pour Sandro Magister, la redécouverte de cette magnifique époque musicale n’est pas seulement une question de plaisir ou d’attrait pour ce qui est exotique. Et de citer le professeur Romanato qui dans, "L'Osservatore Romano" la définit en conclusion de son article : "Une leçon qui peut aussi enseigner quelque chose à la musique liturgique fatiguée de nos vieilles églises d’Europe". (source : Chiesa)


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