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du 5 au 8 janvier 2012 (semaine 01)
 

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8 janvier 2012 - France
SE FORMER A LA THÉORIE DU GENRE

Dans plusieurs diocèses français, les aumôneries étudiantes organisent des soirées consacrées à la théorie du genre, dont l’introduction dans certains manuels de biologie a provoqué une vive polémique au début de l’été.

La plupart des jeunes n’en ont pas entendu parler, mais se montrent intéressés par ces propositions de formation et l'’Église catholique prépare des outils pédagogiques sur le sujet, à destination des enseignants.

Le « gender » – qui distingue les aspects sociaux de l’identité sexuelle –, popularisé par la sociologue américaine Judith Butler, est au programme de cette formation.

Il leur est exposé les tenants et les aboutissants de cette théorie, née au début des années 1970, et qui a déclenché, au début de l’été dernier, une vive polémique lors de son introduction dans les manuels scolaires de certains lycées.

Durant près d’une heure et demie, sur le tableau, les termes « homosexualité », « sexe », « genre », « génétique », « identité sexuelle » se bousculent parmi les noms de philosophes et de sociologues comme René Girard, Georg Hegel, ou Judith Butler. Le séminariste, qui a sérieusement planché sur le sujet, et qui assure cette formation, tente de débusquer « ce qu’il y a derrière » la théorie du genre.

L’idée du thème de la soirée est venue des aumôniers. L’anthropologie chrétienne est beaucoup plus remise en question qu’auparavant. Les étudiants ont besoin de se former, car ces débats ont des répercussions sur leur foi chrétienne.

Après l’exposé, les réactions sont diverses. Pour Anastasia, future infirmière : "Cela me choque que cette théorie figure comme telle dans les manuels scolaires. Mais en même temps, appréhender le sens de ces concepts nous aide à comprendre le monde qui nous entoure."

" Dans notre société, on a l’impression que tous nos repères sont chamboulés. Si l’on veut vivre en tant que chrétien dans le monde d’aujourd’hui, il faut savoir répondre aux polémiques ,"réagit pour sa part Solène, 22 ans, qui entend ainsi accomplir son « devoir de chrétienne ».

À Angers, Bordeaux, Bayonne, à Roubaix ont eu lieu des formation ces dernières semaines, ou sont en cours de préparation. À Paris, au Centre Saint-Guillaume, l’aumônerie de l’Institut d’études politiques, seront également proposées des réflexions autour de la théorie du genre.

Une question d’autant plus sensible que, dans cette grande institution parisienne, de nombreux cours sont consacrés ou font référence à ces concepts. « Genre, féminisme et action publique » , « Initiation aux problématiques du genre à travers l’émancipation des femmes et des féministes » , « Art, histoire et genre » sont quelques-uns des enseignements, optionnels, proposés aux étudiants.

Dans les aumôneries étudiantes comme ailleurs, cette théorie sociologique, et ses possibles dérives, pointées par une partie de l’épiscopat, sont méconnues de la plupart des catholiques. Dès le début de l’été dernier, au cœur de la polémique, l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, a constitué un groupe de travail réunissant théologiens et professeurs.

Ils doivent rédiger des fiches explicatives qui seront principalement destinées aux enseignants. Elles ne porteront pas uniquement sur la théorie du « gender » , mais plus largement sur un ensemble de questions liées à l’éducation affective, relationnelle et sexuelle. (source : La Croix)


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