-
8 janvier 2012 - France
UNE SAINTE AUX MULTIPLES MESSAGES

Les célébrations du 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc ont débuté le 6 janvier par une messe à Domrémy-la-Pucelle, en Lorraine; une sainte qui peut inspirer l’époque contemporaine par sa capacité à écouter Dieu.

Le point culminant de cette année jubilaire sera la messe sera célébrée le 13 mai par le cardinal André Vingt-trois, président de la Conférence des évêques français. La célébration aura lieu dans la basilique de Domrémy-la-Pucelle.

Des conférences de Carême, des séminaires, pièces de théâtre et un pèlerinage – le 30 septembre – sont également au programme.D’autres villes et communes célébreront également l’anniversaire. Ainsi, des cérémonies auront lieu à Orléans, Vaucouleurs, Chinon et Rouen.

Fille de paysans de Domrémy, Jeanne d’Arc serait née le 6 janvier 1412. Dès ses 13 ans, elle dit avoir entendu les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l’archange saint Michel lui demandant d’être pieuse, de libérer le royaume de France de l’envahisseur et de conduire le dauphin sur le trône.

Après de nombreuses péripéties, Jeanne réussit à convaincre le dauphin, le futur roi de France, dont le pouvoir est alors contesté, de s’opposer aux troupes anglaises et bourguignonnes.

Après la libération d’Orléans sous son « commandement », Jeanne obtient d’autres succès militaires ou stratégiques, avec de qui est l'apogée de sa mission, le sacre du prince héritier Charles VII à Reims, le 17 juillet 1429.

Mais capturée à Compiègne par les Bourguignonsqui sont les ennemis du royaume de France, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg pour la somme de dix mille livres, et condamnée à être brûlée vive en 1431 après un procès en hérésie. La sentence sera exécutée le 30 mai 1431 place du Vieux-Marché à Rouen.

Entaché de nombreuses et importantes irrégularités, ce procès est cassé par le pape Calixte III en 1456. Son procès de canonisation n’est ouvert qu’au 19ème siècle. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920.

Au 19ème siècle, l'historien anti-clérical, Jules Michelet, célèbre l'anti-cléricalisme de Jeanne d'Arc qui s'est opposée à l'Église tant à Poitiers qu'à Rouen. Mais à la veille du XXème, quand se rétablit une certaine réconciliation entre la République et l'Église, Jeanne devient le symbole d'une France restaurée après les défaites de la guerre de 1870. De part et d'autres on atténue les oppositions.

Aristide Briand, l'un des promoteurs de la loi de séparation de 1905, rétablit les contacts avec l'Église grâce à l'Oratorien Jules-Marie Courcoux, qui d'ailleurs, deviendra évêque d'Orléans. La canonisation de saint Jeanne d'Arc n'est plus le signe des contradictions.

Pour l'Église, ce n'est pas à cause de son martyre, que Jeanne est canonisée, mais à cause de sa fidélité et de sa virginité vécue dans un tel contexte guerrier.

Pour Gérard Leclerc dans " France Catholique" : « Sa dimension indiscutablement politique est inséparable de sa sainteté qui est éclatante. Les minutes de son procès nous la font connaître dans sa fraîcheur native et sa bouleversante vérité ». Pour lui, Jeanne d’Arc appartient au « patrimoine mondial de l’humanité ».

Rappelons que la fête liturgique de sainte Jeanne d'Arc, pour l'Église, est au 30 mai. Le 8 mai est l'anniversaire de la libération d'Orléans. (source : AP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil