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du 9 au 11 janvier 2012 (semaine 02)
 

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11 janvier 2012- Inde
ARRÊTÉ SOUS DE FAUSSES ACCUSATIONS

Le 9 janvier , la police de Baliguda, dans le Kandhamal, a arrêté Junus Pradhan, un leader chrétien accusé d’avoir organisé des attentats maoïstes, président de la Kandhamal Christian Jana Kalyan Samaj un mouvement chrétien aborigène local.

Selon différents médias locaux, il a été appréhendé à son domicile sous l’accusation de « liens avec les naxalites » et de « participation aux attentats » qui ont fait quatre morts, dont trois policiers, et trois blessés graves dans la jungle du Kandhamal, un des bastions de la guérilla.

Il est également « suspecté d’avoir participé à d’autres crimes commis par les maoïstes dans le district » ,selon le commissaire Pankaj, ajoutant que deux plaintes ont été déposées contre le président de la Kandhamal Christian Jana Kalyan Sama (KCJKS) à la police de Kotagarh.

Le 5 janvier dernier, l’explosion d’une mine près de Kotagarh faisait un mort et plusieurs blessés. Le lendemain 6 janvier, sur la route de Kotagarh-Srirampur, une mine déclenchée à distance faisait sauter un véhicule de l’unité spéciale de police venue enquêter sur les lieux de l’attentat de la veille. Ce deuxième acte terroriste avait fait trois morts, dont deux policiers, et trois blessés graves.

La menace maoïste est souvent brandie par les autorités ou les hindouistes pour accuser les chrétiens, comme ce fut le cas lors de l’assassinat du swami Laxmanananda, à l’origine de la meurtrière vague de violences antichrétiennes qui a déferlé sur l’Etat en 2008. (2).

Junus Pradhan, âgé de 46 ans, est membre de l’une de ces communautés chrétiennes qui ont versé un lourd tribut à ces pogroms perpétrés par les hindouistes. A la veille de Noël 2008 alors qu’un bandh général avait été lancé par les hindouistes, il avait alors prévenu le gouvernement des menaces qui pesaient sur les communautés, dénonçant le fait que les réfugiés étaient forcés de retourner dans leur village, sans aide ni protection, demandant la protection des chrétiens ainsi que de leurs lieux de culte.

Le leader chrétien est également un membre actif du Biju Janata Dal (BJD), parti actuellement au pouvoir, parti régional issu de la nébuleuse du Janata Dal, qui se présente comme laïc et socialiste, et draine une grande partie de l’électorat aborigène, dalit (ex-intouchable) et musulman, en prônant une politique de discrimination positive en faveur des castes.

En 2009, le BJD a fini par sortir vainqueur des urnes et de porter son président Naveen Patnaik à la tête de l’Etat. L’Eglise catholique s’était cependant déclarée optimiste à l’annonce de cette victoire, le BJD s’étant engagé à une plus grande laïcisation de l’Etat et au respect des droits des minorités. La politique du nouveau gouvernement avait cependant rapidement déçu les chrétiens, les dalits et les autres minorités, les hindouistes restant aux postes-clés de l’Etat.

Le " Global Council of Indian Christians" (GCIC), une organisation de défense des chrétiens en Inde, a démenti les accusations « calomnieuses » faites à l’encontre du leader du KCJKS. De plus, affirme Sajan K. George, président du GCIC, la police du Kandhamal a en réalité arrêté deux responsables chrétiens. Quelques heures avant l’interpellation de Junus Pradhan, un pasteur baptiste, Sukadeb Digal, âgé de 33 ans, a en effet été arrêté par la police de Raikia dans son village de Sipainju, sous l’accusation de « pratique de conversions illégales et forcées », un autre motif récurrent d’inculpation des chrétiens dans le district.

" Ces fausses accusations ont pour seul but d’intimider et de discréditer ces deux leaders engagés en faveur de la liberté et de la défense des droits des chrétiens du Kandhamal" , a déclaré le GCIC, qui a rappelé que ces derniers n’avaient toujours pas obtenu justice et vivaient encore dans la terreur, plus de trois ans après la vague de violences antichrétiennes qui avait déferlé sur l’Orissa.

Selon Mgr John Barwa, nouvel archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, ces arrestations interviennent au moment où les « chrétiens sortent de leurs catacombes » et témoignent courageusement de leur foi, malgré les menaces dont ils sont toujours victimes. (source : Mepasie)


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