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du 9 au 11 janvier 2012 (semaine 02)
 

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11 janvier 2012- Belgique
DÉSACRALISER EST TOUJOURS UNE SOURCE D'ÉMOTIONS

Au moment où est décidée la fermeture de l’église Sainte-Catherine à Bruxelles, Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, déclare que ce n’est pas de gaité de cœur qu’il faille fermer des lieux de culte.

La désacralisation des églises est un sujet d’actualité qui attise les passions, comme c'est actuellement le cas dans la capitale belge. " Nous devons être "proactifs" si nous voulons éviter qu’on nous impose des solutions inadéquates. La question fondamentale porte sur la vision d’Eglise que nous voulons avoir", affirme-t-il.

Même si on voyait se profiler cette problématique depuis des années, la désacralisation d’églises est une question neuve pour tous les acteurs concernés, souligne Mgr Jean Kockerols, qui évoque d’emblée la souffrance qu’elle engendre non seulement pour les paroissiens confrontés à la fermeture totale ou partielle de leurs lieux de culte, mais aussi pour les autorités de l’Église, qu’on oublie parfois.

" Pourquoi doit-on en arriver à fermer des églises ? dit-il. On a évoqué la baisse de la pratique religieuse. C’est un argument, mais il n’est ni primordial, ni unique. Dans ce dossier, chaque cas est particulier et il est donc impossible de mettre en place des solutions « standardisées ».

Mgr Kockerols rappelle qu’une des causes qui sous-tend la désacralisation vient de ce que nous vivons dans une civilisation où l’Eglise n’a plus une place dominante.

Par ailleurs, le patrimoine immobilier religieux a été pensé dans une autre ère. La fusion des communes dans les années 70 explique aussi que certaines entités possèdent plusieurs églises sur leur territoire. C’est un fait de société, mais qui ne doit pas occulter le fait que ces églises ne sont pour autant devenues inutiles.

" Elles constituent toujours des lieux symboliques forts qui doivent être préservés", souligne l’évêque auxiliaire, ajoutant que la question fondamentale est d’avoir une vision d’Eglise. " Que veut-on vivre en Eglise ?" et il amorce une ébauche de réponse en précisant que les communautés doivent être signifiantes et porter un projet.

" Notre souci pastoral est d’avoir un lien fort, permettant de maintenir un lieu symbolique au cœur de la cité à conjuguer avec un souci de projet d’Eglise."

Pour l’évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, la question est avant tout pastorale et il n’existe pas de solution unique. « On peut dégager quelques grands principes de discernement, mais dans les faits cela restera toujours une solution spécifique. A titre personnel, je plaide pour la conservation d’un lieu symbolique fort avec, quand c’est possible, le maintien d’un lieu de prière, c’est-à-dire une désacralisation partielle. A défaut, nous optons pour une affectation profane qui ne soit pas inconvenante ».

Ce qui nécessite donc un dialogue avec les pouvoirs publics pour avancer dans les dossiers. « L’Eglise doit être proactive et faire des propositions. Ce dialogue doit se faire avec les autorités publiques qui ont des attentes et des idées. Une stratégie réactive est perdante. Attendre en pensant que l’on reviendra à une situation qu’on a connue dans le passé, c’est manquer de réalisme ».

Pour Mgr Kockerols, la désacralisation est une affaire douloureuse pour tous ; paroissiens et autorités de l’Eglise. « Dans ces dossiers, il y a aura toujours des conflits car ils comportent un aspect émotionnel fort. Il y a des souvenirs liés à l’église, des gens qui ont consacré du temps comme bénévole au service du culte, des donateurs qui ont contribué à l’entretien, etc.

Ce n’est pas facile et il faut donc privilégier le dialogue avec tous ceux qui sont concernés en laissant du temps pour permettre de décanter les choses », conclut l’évêque auxiliaire de Bruxelles. (Cathobel)


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