Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 janvier 2012 (semaine 02)
 

-
15 janvier 2012-
UNE RÉFORME, OUI, MAIS NON UN NOUVEAU PATRIARCAT

Dans un entretien à l’agence de presse ukrainienne "Unian" et mis en ligne sur le site du Patriarcat de Moscou, le métropolite Hilarion s’inquiète notamment de la récente réorganisation des diocèses gréco-catholiques d’Ukraine en quatre métropoles.

Le métropolite, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a mis garde contre toute tentative d’ériger l’Église gréco-catholique d’Ukraine en patriarcat.

S’il reconnaît qu’une telle réorganisation « est avant tout une affaire interne à l’Église gréco-catholique », il regrette aussi que « cette réforme administrative se soit faite dans le but d’obtenir du Vatican la reconnaissance du statut de patriarcat à l’Église gréco-catholique, comme les évêques gréco-catholiques l’admettent ouvertement ».

Le métropolite Hilarion souligne qu’une telle reconnaissance serait très mal vue tant par Moscou que par l’Église orthodoxe d’Ukraine placée sous sa juridiction. "Une telle reconnaissance avaliserait indirectement la déclaration de l’archevêque Sviatoslav selon qui l’Église gréco-catholique d’Ukraine serait la seule héritière légitime de l’antique métropole de Kiev ", ce qui est contraire à l'hstoire e à la réalité canonique.

Il a également regretté le dialogue qui s’est établi entre l’Église gréco-catholique et le Patriarcat de Kiev, qui est une juridiction dissidente de l’Église orthodoxe d’Ukraine.

" Ces contacts étroits, tout comme la concélébration de l’archevêque Sviatoslav avec les représentants de cette structure schismatique, reconnue par aucune autre Église orthodoxe, démontrent malheureusement une volonté d’ignorer la position officielle du Patriarcat de Moscou et le non-respect des règles canoniques de l’Église orthodoxe".

A quoi s'ajoutent « des rapports alarmants de tentatives de prosélytisme de gréco-catholiques chez les orthodoxes » en Ukraine centrale et orientale. « Ce type de problème ne peut qu’empirer les problèmes déjà existants entre nos Églises », met-il en garde, tout en rappelant les gestes de bonne volonté du Patriarcat de Moscou depuis l’élection de Mgr Sviatoslav Shevchuk comme archevêque majeur de Kiev et de Galicie et primat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine.

En 1596, une partie de l'Église orthodoxe s'est unie à Rome suite à l’Union de Brest, au temps de la suprématie polonaise dans l'Ukaine occidentale.

L ’Église gréco-catholique d’Ukraine a été particulièrement éprouvée pendant la période soviétique, notamment après sa dissolution par Staline en 1948. Une diaspora américaine lui est restée fidèle. Il fallut attendre 1989, et la chute du communisme pour qu'elle retrouve son droit de cité en Ukraine. Situé historiquement à Lviv, son siège a été déplacé en 2005 à Kiev, son primat prenant le titre d’« archevêque majeur de Kiev et Galicie ».

Pierre d’achoppement avec l’orthodoxie, cette Église exige de longue date que son primat soit élevé au rang de patriarche, ce que Rome a jusqu’ici refusé, pour ne pas irriter Moscou. Majoritaire en Ukraine, l’Église orthodoxe russe juge en effet la présence gréco-catholique comme une marque de prosélytisme sur son propre territoire canonique. (source : Mos-Pat)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil