Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 janvier 2012 (semaine 02)
 

-
15 janvier 2012-
CES "LITURGIES" SERONT-ELLES VALIDÉES, MODIFIÉES OU BLOQUÉES.

Les fondateurs du Chemin néocatéchuménal espèrent obtenir du Vatican l'approbation définitive de leur manière rituelle et "conviviale" de célébrer leur liturgie. Ils l'espèrent à l'occasion de l'audience du vendredi 20 janvier.

Déjà leur catéchisme qui est utilisé dans leurs communautés avaient obtenu l’approbation tant désirée, à l’issue d’un très long examen par la Congrégation pour la doctrine de la foi commencé en 1997 et, il faut le remarquer, après introduction d’un grand nombre de corrections, avec quelque 2 000 renvois au catéchisme officiel de l’Église catholique.

Ce que les dirigeants et les membres du Chemin attendent des autorités suprêmes de l’Église, le 20 janvier prochain, c’est un "placet" encore plus ardemment désiré. À savoir l'approbation officielle et définitive de ce qui constitue leur caractéristique la plus visible, mais également la plus controversée : leur façon de célébrer la messe, selon une "liturgie" qui leur est propre et assez éloignée des liturgies séculaires de l'Église.

Les "messes" des communautés néocatéchuménales selon le "rite" de Carmen Hernandez se distinguent en effet, depuis l’origine, par quatre éléments au moins.

1. Elles sont célébrées en groupes séparés et restreints, qui correspondent aux divers stades d’avancement dans le parcours catéchétique. Si, par exemple, il y a dans une paroisse douze communautés néocatéchuménales qui sont chacune à un stade différent, il y aura le même nombre de "messes" célébrées et elles le seront dans des locaux distincts, à peu près à la même heure, de préférence le samedi soir.

2. L'ambiance et le mobilier utilisé reproduisent l'image d’un banquet : une table autour de laquelle les convives sont assis. Même lorsque les néocatéchumènes célèbrent la "messe" non pas dans une salle paroissiale mais dans une église, ils font comme s’il n’y avait pas d’autel. Ils placent une table au centre de l’église et s’installent tout autour en cercle.

3. Toutes les lectures bibliques de la "messe" sont précédées et orientées par une ample "monition" prononcée par l’un ou l’autre des catéchistes qui guident la communauté et elles sont suivies, en particulier après l’Évangile, par les "résonances", autrement dit par les réflexions personnelles d’un bon nombre de personnes présentes. L'homélie du prêtre s’ajoute aux "résonances" sans se distinguer d’elles.

4. Le modèle du banquet est également repris pour la communion. Le pain consacré – c’est un gros pain azyme de farine de froment, blanche pour deux tiers et intégrale pour un tiers, qui a été préparé et cuit d’après les règles minutieuses établies par le "rite" néocatéchuménal– est rompu et distribué aux personnes présentes, qui restent à leur place. Une fois que cette distribution est terminée, le pain est mangé en même temps par tous, y compris le prêtre. Ensuite, ce dernier passe d’un fidèle à l'autre avec le calice de vin consacré, auquel chacun boit.

Des particularités, il y en a encore d’autres, mais ces quatre-là suffisent à faire comprendre quelle différence, quant à la forme et quant au fond, il y a entre les "messes" des néocatéchumènes et celles qui sont célébrées selon les règles liturgiques générales.

Une différence qui est certainement plus grande que celle qui existe entre les messes célébrées selon le rite romain ancien et celles qui le sont selon le rite moderne.

Certes et à de nombreuses reprises, les autorités vaticanes se sont efforcées de ramener les néocatéchumènes à une plus grande fidélité à la "lex orandi" qui est en vigueur dans l’Église catholique. Mais elles l’ont fait sans beaucoup d’énergie et avec des résultats presque nuls.

C’est la promulgation des statuts définitifs du "Chemin", approuvés en 2008, qui a donné lieu au rappel à l’ordre le plus vigoureux.

Dans ces statuts, à l'article 13, les autorités vaticanes ont établi que les "messes" des communautés doivent être "également ouvertes à d’autres fidèles" ; qu’il faut être "debout" pour recevoir la communion ; que, en ce qui concerne les lectures bibliques, ne sont autorisées, en dehors de l’homélie, que de "brèves monitions" servant d’introduction.

En ce qui concerne les "résonances" (qui étaient admises dans les précédents statuts, provisoires, de 2002), il n’y en a plus de trace dans ce même article 13 qui est consacré à la célébration de la "messe". Il en est question uniquement à l'article 11, mais celui-ci traite des célébrations de la Parole qui sont organisées les jours de semaine et que chaque communauté fait avec ses propres catéchistes.

En fait, il faut constater que très peu de choses ont changé entre la manière actuelle de célébrer la "messe" chez les néocatéchumènes et celle qui était la leur il y a encore quelques années, lorsque, en plus, ils se passaient de main en main, joyeusement, les coupes de vin consacré. C’est seulement en théorie que leurs "messes" de groupe ont été également ouvertes à d’autres fidèles. Leur manière conviviale de communier, que ce soit assis ou debout, est toujours la même. Les "résonances" personnelles des personnes présentes continuent à envahir et à dominer la première partie de la messe.

Kiko, Carmen et leurs fidèles espèrent sortir de l’audience accordée par Benoît XVI le 20 janvier prochain en ayant obtenu une approbation explicite de tout cela. Une approbation ayant alors tous les caractères d’un acte officiel. Et promulguée par la Congrégation vaticane pour le culte divin.

Au temps où le cardinal Francis Arinze était Préfet de cette congrégation et surtout lorsque Mgr Malcolm Ranjith en était le secrétaire – comme c’était le cas il y a encore quelques années – une telle approbation aurait été impensable.

Le cardinal Arinze, qui est aujourd’hui en retraite, a été le protagoniste, en 2006, d’un mémorable affrontement avec les dirigeants du Chemin, lorsqu’il leur enjoignit par lettre de procéder à une série de corrections, auxquelles ils refusèrent catégoriquement et publiquement de se plier.

Le site "Chiesa" contient de nombreuses précisions.

Rappelons que le Chemin néocatéchuménal fut d'abord un « itinéraire de formation chrétienne » né dans une banlieue défavorisée de Madrid (Espagne) dans les années 1960 à l’initiative d'un laïc, Kiko Argüello, rapidement rejoint par une autre laïque, Carmen Hernandez, et un prêtre italien, Mario Pezzi, qui forment aujourd’hui l’équipe responsable internationale.

Le Chemin est aujourd’hui présent sur tous les continents, dans plus de 900 diocèses, pour un total d’environ 40 000 communautés. Il a ouvert 70 maisons de formation sacerdotale, "Redemptoris Mater" dans le monde entier, la plupart du temps sans concertation avec les évêques diocésains. (source : Chiesa et AP)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil