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du 12 au 15 janvier 2012 (semaine 02)
 

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15 janvier 2012-
Mgr DAUCOURT RÉPOND "AUX DERNIERS DES MOHICANS"


Dans " Les derniers des Mohicans vont-ils mourir en silence ?" l'écrivain Gérard Bessière, prêtre et ancien aumônier national des Équipes enseignantes de la paroisse universitaire, dresse un réquisitoire sévère de l’évolution actuelle de l’Eglise.

Gérard Bessière a travaillé aux Éditions du Cerf de 1969 à 1988 et fut journaliste à l'hebdomadaire « La Vie » de 1975 à 1988.

Dans cet article, " Les derniers des Mohicans", déjà reproduit sur plusieurs sites et dans plusieurs bulletins de la mouvance catholique réformatrice, par exemple dans le bulletin des "Amis de Marcel Légaut" « Quelques nouvelles », n° 249, novembre 2011, il dresse ainsi le réquisitoire de l’évolution actuelle de l’Eglise, de laquelle toute la génération qui a vécu le Concile serait en train de partir, en silence, sur la pointe des pieds.

Pour Gérard Bessière, les chrétiens de cette génération, à l’exception de Joseph Moingt et de Jean Rigal, se taisent, eux aussi. Alors qu’ils devraient exprimer et analyser le « sensus fidei », ce que dit l’Esprit dans le peuple, ils demeurent muets.

Son réquisitoire est sévère. Est-ce le souci de préserver leur chaire, de ne pas compromettre leur accès à des échelons supérieurs, de vivre une retraite paisible, amère et silencieuse ? On est étonné de constater qu’ils ne forment pas une instance collective de réflexion et d’expression publique.

Eux aussi, sans doute, si on les interrogeait, se réfugieraient derrière l’«A quoi bon ? ». Ils attendent que le vent tourne. Ils disent parfois à tel ami qui parle haut : « Toi, tu peux le dire, moi, je ne peux pas ».

On parle « mission », « évangélisation », « peuple de Dieu », sans trop savoir ce que ces mots incantatoires engagent dans la pratique. On demeure soumis, souvent dans une étonnante papolâtrie, qui s’est établie jusque dans les esprits. On accepte, comme si elle était de droit divin, la centralisation romaine qui s’est accrue progressivement au cours des siècles.

" Comme on est loin des commencements, comme on est loin de la démarche libre de Jésus !" répètent-ils souvent ....

Interpellé, un évêque, Mgr Gérard Daucourt, de Nanterre, en Ile-de-France, a choisi de répondre. Une belle lettre, mise sur le site de son diocèse et qu’il a, lui, intitulé, « A propos de certains courants ».

Mgr Gérard Daucourt ne tourne pas autour du pot : oui, il y a de nouvelles sensibilités qui s’expriment. Oui, le « balancier est allé de l’autre côté ». Mais pendant quarante ans, n’était-ce pas l’Action catholique qui tenait le haut du pavé ? Oui, il y a sans doute un manque, dans l’Eglise, de lieux d’échange, et de participation. Oui, encore, il y a de la « papolâtrie », et de « réels durcissements ».

Mgr Daucourt lui-même est de cette génération formée par le concile. Est-ce pour autant une raison, s’interroge-t-il, « de constituer des groupes dont les membres ruminent leurs déceptions entre eux, et manquent d’espérance dans les autres ? ».

Il est trop facile de se contenter d’une vision binaire, de discréditer ceux qui, après tout, ont eux aussi le même attachement à l’Eglise et au Christ. Il reste, affirme-t-il, encore dans l’Eglise de nombreux chrétiens qui pensent et vivent en se nourrissant de l’Evangile.

Pour l’évêque, partir, en silence, n’est pas une solution. Cela ne peut aider « que des nostalgiques qui n’arrivent pas à prendre acte de la situation de la société et de l’Eglise d’aujourd’hui ».

Communion molle? Concluons sereinement. L’Evangile est un volcan. On ne l’éteindra pas. Il rentrera à nouveau en éruption féconde. A l’intérieur des Eglises et en dehors d’elles.

"Climat de restauration", "enterrement du concile Vatican II", "des milliers de chrétiens qui partent sur la pointe des pieds"...

Au contraire, Mgr Daucourt engage ces déçus à venir écouter ceux qui, dans l’Eglise, ont d’autres expériences et d’autres sensibilités que la leur: "Ils ont certainement une part de vérité", écrit-il.

Par avance, l’évêque réfute l’accusation de « communion molle ». Il s’agit « d’écoute » et « d’enrichissement mutuel ». Dans « aimez-vous les uns les autres », il y a, conclut-il, « espérez-vous les uns les autres. (source : AP)


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