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du 12 au 15 janvier 2012 (semaine 02)
 

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15 janvier 2012-
L'ÉPISCOPAT FRANÇAIS À LA VEILLE DES ÉLECTIONS

Le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, publie ses réflexions avant les élections dans un livre où il explique sa conception de l’intervention de l’Église dans le débat politique.

L’Église doit-elle intervenir dans le débat politique ? Et de quelle façon ? « La réponse n’est pas évidente », estime le cardinal André Vingt-Trois.

Dans l'introduction de ce livre qui reprend un certain nombre de ses discours sur ce sujet, il livre sa vision des relations entre foi et politique. C’est une sorte de clé de lecture du texte de l’épiscopat sur les élections, présenté en octobre : "Élections : un vote pour quelle société ?" , qui portait déjà fortement la marque du cardinal.

Le document des évêques proposait en effet un certain nombre « d’éléments de discernement » aux électeurs catholiques, en insistant sur les questions éthiques et de société. C’était d’ailleurs la première fois que, avant les élections, l’épiscopat ne se contentait pas d’un rappel général de la doctrine sociale de l’Église, mais formulait des points d’attention concrets.

Faut-il pourtant en faire des critères absolus de vote, des « points non négociables », comme le formule l’épiscopat américain ?

Le président des évêques de France, visiblement, se situe dans une vision plus classique de la morale chrétienne et du rôle de la conscience. Les choix, écrit-il, « peuvent être éclairés et soutenu par des références chrétiennes. Mais celles-ci ne peuvent jamais assurer une légitimité exclusive. »

Rappelant le précédent de 2002, où le candidat du Front national s’était retrouvé au second tour, il prend l’hypothèse où aucun des candidats ne respecterait les principes chrétiens. Faut-il pour autant ne pas voter ?

« Dans les décisions politiques, nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l’impossibilité de conscience et ce qui relève d’un choix encore acceptable, même s’il ne correspond par totalement à nos convictions. »

Une sorte de théorie du « moindre mal », que Mgr André Vingt-Trois préfère nommer de « meilleur possible », qu’il s’agit, écrit-il, de « promouvoir humblement, sans illusion ni défaitisme, et simplement avec réalisme ».

Le président de la Conférence des évêques en arrive ensuite à la question de la moralité personnelle des candidats, qui a pu se poser récemment, avec l’affaire Dominique Strauss-Kahn ou, en Italie, avec Silvio Berlusconi.

S’interrogeant sur « la séparation si facilement admise aujourd’hui entre la vie publique et la vie privée », il estime qu’il est « permis de se demander si telle ou telle faiblesse de conduite ou de caractère n’a pas au bout du compte, au-delà de victoires initiales, nui au service de la collectivité nationale et de la paix ». (source : AP)


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