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du 16 au 19 janvier 2012 (semaine 03)
 

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19 janvier 2012-
EN RETARD SUR LE PLAN DE LA COMMUNICATION

Le 12 janvier, la Commission pour la communication de la Conférence des évêques suisses (CES) a organisé un colloque à l’occasion des 40 ans de la publication de « Communio et Progressio ».

L' initiative de ce colloque était conjointe avec la Ligue catholique suisse pour la presse, et en lien avec la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg.

La question des relations entre l’Eglise et les médias était au cœur des débats. La centaine de professionnels du monde des médias ont pu y entendre Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales à Rome.

Quelques constats ont été mis en évidence. Le premier, c’est que le monde religieux ne laisse pas indifférent. Pourtant, à l’ère de YouTube, Twitter et Facebook, l’Eglise de la Bonne Nouvelle, l’Eglise qui fait réfléchir à la propre existence des hommes, qui donne des règles pour la vie en société, est quasiment absente des médias. Sauf qu'elle fait la une des journaux pour tout autre chose que la Bonne Nouvelle: les affaires de pédophilie en son sein, de préservatifs, d’homosexualité, d’avortement, car « le sexe combiné avec l’Eglise, fait encore mieux vendre! »

L’Eglise doit se profiler autrement dans les médias. On attend de l’Eglise qu’elle reste au milieu du village médiatique et non qu’elle se mure dans le silence, car une telle attitude la marginaliserait tout de suite. Face à l’appel du vide, d’autres groupes religieux, sectes ésotériques, charlatans ou guérisseurs, s’engouffreraient aussitôt dans la brèche, n’hésitant pas à se jouer des médias et à les instrumentaliser. L'Église doit être plus active dans sa communication, qu’elle prenne position sur des drames comme Fukushima ou la famine en Afrique de l’Est, sans oublier la crise financière ou les difficultés de l’Union européenne.

Car aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, le village est devenu planétaire et est largement virtuel.
Mgr Celli a montré qu’il était bien conscient de ces enjeux.

"Par ailleurs a dit Mgr Celli, l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, et s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins".

Relevant que dans le monde, au début 2011, les abonnés à la téléphonie mobile étaient déjà plus de cinq milliards, et les utilisateurs d’internet plus de deux milliards, le président du Conseil pontifical pour les communications sociales a évoqué les défis que représente pour l’Eglise ce développement fulgurant. Lui-même a appris l’usage de l’iPad au pape Benoît XVI, « un homme ouvert aux nouvelles technologies ».

Dans le même temps, face à cette nouvelle donne, il est nécessaire d’adapter le langage de l’Eglise. Si de nombreux diocèses dans le monde ont une page internet, certains publient encore les trop longues homélies de leur évêque, déphasées des réalités vécues par ces lecteurs même si ces lecteurs sont sur YouTube ou FaceBook.

Il fait alors remarquer qu'à la question « Qui est Jésus ? », il n’y a pas une seule réponse catholique dans le top 10 de « google ». « Or quand un jeune cherche quelque chose aujourd’hui, il va d’abord sur « google », et nous ne sommes pas là! »

Le défi aujourd’hui est d’annoncer Jésus-Christ dans la sphère numérique et d’intégrer le message salvifique dans cette « nouvelle culture ». Les sites internet « news.va », le « parvis des gentils » ou « Pope2you » pour les jeunes ne sont valables qu'ils répondent aux attentes de ceux qui les consultent.

André Kolly, président de la Commission pour la communication et les médias des évêques suisses, a souligné, que « Communio et Progressio » ne parle pas de courriel, de consultation online, de réseaux sociaux, « des moyens qui n’étaient pas imaginables à l’époque », mais les principes d’usage, les finalités, la réception et la participation critique sont parfaitement applicables à l’époque actuelle.

Bien sûr si la dimension œcuménique y était déjà présente, par contre, le vocabulaire y était éminemment masculin, « comme si les journalistes femmes n’étaient pas encore nées et que les lectrices, auditrices et téléspectatrices étaient occupées à d’autres tâches ».

Et le journaliste regrette qu’en Eglise on n’ait pas encore vraiment tiré parti aujourd’hui de l’esprit qui inspire ce document. Ce qui l’amène à s’interroger: « Peut-être même avons-nous en Eglise 40 ans de retard? » (source : Apic)


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