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du 16 au 19 janvier 2012 (semaine 03)
 

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19 janvier 2012-
LES POSITIONS DES ÉGLISES ISSUES DE LA RÉFORME

Du
côté des Églises issues de la Réforme, le président du Conseil pour la promotion de l'unité des chrétiens, se dit devoir constater une « grande fragmentation croissante ».

Il regrette également que « de nombreuses Églises et communautés ecclésiales issues de la Réforme ne considèrent plus l’unité visible dans la foi, les sacrements et les ministères comme un objectif ultime, mais envisagent cette unité comme la somme de toutes les Églises ». Et cela, affirme le cardinal, « comme catholiques, nous ne pouvons pas l’accepter ».

Dans son dernier livre sur le "Notre Père" ("Vous donc priez ainsi", Bayard, Paris, 2011), le Groupe des Dombes, propose un itinéraire de conversion à partir de cette prière : « La proclamation d’une même paternité oblige les chrétiens à prendre conscience des exigences fraternelles qu’elle implique », écrit ce célèbre groupe de dialogue entre protestants et catholiques.

Une fraternité retrouvée, voici le grand acquis du pèlerinage œcuménique du siècle dernier. C’est ce que notait déjà Jean-Paul II, il y a bientôt 20 ans dans son encyclique sur l’unité : "Ut unum sint".

" Le fait de prier le Notre Père insère le croyant dans une fraternité dont il ne mesure pas les limites. Il reçoit ainsi une identité qui est aussi ecclésiale et il participe à la prière de tout un peuple dont il devient solidaire. La prière l’unit aux autres et l’invite à la réconciliation. Elle lui rappelle aussi l’essentiel que Jésus invite à rechercher et à demander à Dieu : l’accomplissement de sa volonté, la venue de son règne et la sanctification de son nom. Cet essentiel est créateur d’unité : il se vit dans le pain partagé entre tous, la dynamique du pardon avec Dieu et avec les autres, ainsi que la résistance à l’épreuve." (Groupe des Dombes)

Le Vatican et la Fédération luthérienne mondiale fêteront ensemble le 500ème anniversaire de la Réforme en 2017. Il est significatif, sur le chemin de l'unité, que les protestants renoncent à instrumentaliser cet événement contre les catholiques. Et que les catholiques reconnaissent que la Réforme a permis ' une impulsion à un retour à la Parole de Dieu et à la place centrale de l’Ecriture sainte dans la vie de l’Eglise '.

Mais l’unité pour laquelle nous prions va au-delà de bonnes relations. Nous disons d'un même coeur avec les paroles même du Seigneur Jésus : "Notre Père..." Si Jésus a prié pour que « tous soient un…afin que le monde croie », cette unité n’est pas uniquement spirituelle, elle ne doit pas être qu'un mot commun au début d'une prière, elle doit être« visible ».

Pour que le monde croie, il doit voir. Voir quoi ? Des chrétiens unis dans la fraternité et un témoignage commun, célébrant le salut autour d’une même table avec des ministères qui se reconnaissent mutuellement. Cette communion sans restrictions au même pain et vin eucharistiques reste le but du mouvement œcuménique.

Commentant ce livre, le pasteur suisse de Lausanne, Martin Hoegger, souscrit à cette affirmation : " Nous devons reconnaître que nous en sommes encore loin. Mais aussi que nous sommes en route. "

Mais cela demande de notre part la volonté de renoncer à nous concurrencer, de nous ouvrir à d’autres manière de vivre et célébrer la foi, d’avoir besoin des autres Églises Voire même de changer certaines doctrines ou pratiques, afin d’être l’Eglise "une" pour laquelle Jésus a prié. Voulons-nous cette transformation ?"

Depuis 1927, la Commission" Foi et Constitution" du Conseil oecuménique des Églises s’est penchée sur le baptême, l’eucharistie et le ministère. Après 1967, le travail s’intensifia. Les résultats des discussions menées sur ces questions fondamentales ont paru pour la première fois en janvier 1982, il y a exactement 30 ans durant cette même semaine de l'Unité.

Ce texte reste le document le plus important du mouvement œcuménique : plus de 150 églises y ont répondu, dont 51 églises réformées. Il a contribué à des accords et des rapprochements, comme par exemple entre anglicans, luthériens et réformés avec les accords de Porvoo et de Reuilly, qui ont permis l’intercommunion. Ce qui semblait autrefois impossible !

Tant d’autres transformations, ou de « conversion des Églises », selon la formule du Groupe des Dombes, sont visibles. " Le fait de prier le Notre Père insère le croyant dans une fraternité dont il ne mesure pas les limites....." On ne peut que souscrire à cette affirmation du président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens : "Un retour à la Parole de Dieu et à la place centrale de l’Ecriture sainte a été une impulsion dans la vie de l’Eglise. " (source : AP)


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