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du 16 au 19 janvier 2012 (semaine 03)
 

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19 janvier 2012- Belgique
DES PERQUISITIONS SPECTACULAIRES


Après une série de perquisitions dans les évêchés flamands, les lundi 16 et mardi 17 janvier, ce sont les évêchés wallons de Tournai et Namur qui ont été perquisitionnés mercredi par la police fédérale belge.

Sous la houlette du juge d’instruction bruxellois Wim De Troy, les policiers ont emporté les « dossiers personnels » de prêtres dont les noms figurent dans environ 200 témoignages de victimes et 87 plaintes en possession du juge De Troy.

" Nous nous trouvons dans une phase importante de l’Opération Calice", du nom donné à l’enquête qui ébranle l’Église belge depuis le printemps 2010, a expliqué l’une des magistrates et porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens. « Nous sommes à la recherche d’éléments fondamentaux », a-t-elle ajouté.

Le juge De Troy ne cherche pas à confondre les prêtres pédophiles, une tâche du ressort des parquets locaux, mais à vérifier si leurs supérieurs hiérarchiques n’ont pas fait preuve d'« abstention coupable » en omettant d’agir ou en protégeant les abuseurs lorsqu’ils ont été informés de ces faits.

L’ancien évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, qui a démissionné en avril 2010 après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur dans les années 1980, est en particulier visé par le juge De Troy, selon le journal flamand De Standaard.

L’ancien évêque, réfugié à l’étranger dans un lieu tenu secret, ne peut pas être poursuivi pour les actes qu’il a lui même commis, mais qui sont aujourd’hui prescrits.

Mais, toujours selon le Standaard , il a jusqu’à ces dernières années protégé des prêtres de son diocèse, allant même jusqu’à envoyer de petites sommes d’argent à une victime présumée et en la menaçant de « conséquences » si elle parlait.

L’Église belge espérait avoir tourné la page en lançant la semaine dernière une campagne publique d’information, en mettant en place un réseau d’aide aux victimes et en affirmant que tous les cas d’abus sexuels seraient systématiquement transmis à la justice. En décembre dernier, elle s’était déjà engagée à indemniser, à hauteur de 2.500 à 25.000 €, les victimes des crimes sexuels prescrits.

" Nous ne nous opposons en rien à ce que la justice fasse son travail à condition que les formes de légalité judiciaires soient respectées. Nous avons demandé la photocopie des documents emportés par la police pour être mieux à même de nous dfendre et de suivre les procédures engagées.

" Cette fois-ci, la méthode de perquisition est plus normale et les enquêteurs se sont comportés de façon plus polie", confiait mardi à La Croix Fernand de Keuleneer, avocat de l’archevêché de Malines-Bruxelles.

Rappelant que les autorités de l’Église se sont engagées à collaborer pleinement à l’enquête judiciaire en cours, il s’étonne toutefois de la nécessité d’une nouvelle opération spectaculaire et médiatisée alors que selon lui « l’Église de Belgique aurait certainement transmis ces dossiers à la justice si cette dernière le lui avait demandé ».

" Les autorités ecclésiales ont admis clairement que les structures d’antan n’étaient ni appropriées, ni efficaces pour lutter contre la pédophilie, mais c’est autre chose de vouloir démontrer qu’il y a eu non-assistance à personnes en danger. Wim De Troy semble s’acharner à vouloir faire le procès de l’histoire" a dénoncé l'avocat dans "La Libre Belgique". (source : La Croix)


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