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du 16 au 19 janvier 2012 (semaine 03)
 

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19 janvier 2012- France
AU CÔTÉ DES TRAVAILLEURS DE PETROPLUS

Le 16 janvier, Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen, a assisté à l’assemblée générale organisée devant le site de Petroplus à Petit-Couronne, en Normandie, par l’intersyndicale de la raffinerie, qui doit licencier son personnel.

Il a remis à son porte-parole un message de solidarité. « Aux travailleurs de Petroplus, à l’Intersyndicale, chers amis, commence Mgr Descubes. Vous pouvez légitimement vous demander pourquoi l’archevêque de Rouen qui n’est ni un responsable politique ni un décideur économique, s’intéresse à votre mouvement.

" Quelle que soit leur taille, les entreprises sont avant tout des communautés d’hommes et de femmes. À tous ceux qui en sont partenaires, elles doivent permettre de vivre dignement et décemment. Leur organisation et leur avenir ne peuvent se décider sans eux et surtout au détriment des uns et des autres.

" Sans une réforme profonde de notre système économique et de ses mécanismes, financiers en particulier, les travailleurs continueront à en être les innocentes victimes", poursuit l’archevêque de Rouen, ancien président du conseil "Famille et société" de la Conférence des évêques de France, dont la fonction est désormais confiée à Mgr Jean-Luc Brunin, le nouvel évêque du Havre.

" Votre action à Petroplus est un symbole fort et important. Nous sommes tous concernés. Soyez assurés de mon soutien et de ma considération", conclut Mgr Jean-Charles DesCubes, archevêque de Rouen.

Le groupe suisse Petroplus a décidé, fin décembre, l’arrêt « temporaire » de ses sites de Petit-Couronne, près de Rouen, d’Anvers (Belgique) et de Cressier (Suisse), faute de pouvoir les alimenter en brut à la suite du blocage de ses lignes de crédit par les banques.

" Je suis venu y apporter un message de soutien et de solidarité," a déclaré l'archevêque. " Il y avait un très grand nombre de personnes. Quand je suis arrivé, je ne savais pas si je pourrais lire ce texte très bref. Les syndicalistes de Petroplus m’ont chaleureusement encouragé à le faire. Au fil de ma lecture, j’ai senti une grande émotion dans l’assemblée.

" Certains, hors de notre région, se sont étonnés de mon intervention. Voici donc les deux raisons qui ont déterminé celle-ci. Tout d’abord, Petroplus est une entreprise majeure de la région ; or, tous les environs industriels de Rouen sont assez sinistrés. Deuxièmement, l’histoire de Petroplus représente typiquement la dérive d’une économie entièrement prisonnière de la finance. Ce sont les banques qui décident de la fermeture de ce site industriel."

" Je conçois très bien que les activités économiques connaissent des évolutions technologiques et commerciales qui peuvent entraîner des fluctuations d’effectifs d’un secteur vers un autre. Mais les dirigeants de ces activités ont comme premier devoir de prévoir ces évolutions et de proposer des solutions d’emploi et de conversion professionnelle aux salariés de leurs entreprises.

" Je ne suis pas le seul, loin de là, à soutenir les salariés de Petroplus. De nombreux élus et des citoyens qui viennent de toute la région se donnent rendez-vous, chaque jour, aux assemblées générales organisées sur le site.

" Personnellement, j’ai été très impressionné par le sérieux et le haut niveau de réflexion des discussions entre syndicalistes – parfaitement unis – et salariés, notamment à propos de solutions imaginables pour sauver leur activité. De même, j’ai vu qu’ils entretiennent tous très soigneusement leur outil de travail. C’est un combat pour la dignité." (source : AP)


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