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du 19 au 22 janvier 2012 (semaine 03)
 

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22 janvier 2012 - Myanmar
RESTAURER LA CONFIANCE MUTUELLE


Alors que les pourparlers entre le gouvernement birman et la rébellion kachin n’aboutissaient pas à un accord de cessez-le-feu, un évêque de l’Etat Kachin a rappelé que la confiance mutuelle était le préalable indispensable à tout accord de paix.

Le 19 janvier , Mgr Raymond Sumlut Gam, évêque de Banmaw, s’exprimait ainsi au moment même où la délégation gouvernementale et les leaders de la KIO (Kachin Independence Organization), la branche politique de la rébellion kachin, se rencontraient à Ruili, ville chinoise frontalière de la Birmanie. Il ajoutait qu’il ne pouvait " pas dire précisément jusqu’à quel point [les protagonistes] pouvaient effectivement parvenir à un accord de paix ou comment la confiance mutuelle pourrait être établie entre eux."

Le même scepticisme transparaissait dans les propos du responsable de la Caritas locale, le P. Paul Aung Dang, directeur de Karuna Banmaw Social Services. « Même si les négociations en vue de la paix donnent des résultats, il faudra du temps pour que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles », a-t-il expliqué.

Elles ont connu un rythme soutenu, ces derniers mois, et un accord de cessez-le-feu mettant fin aux combats qui avaient repris dans l’Etat Kachin au mois de juin 2011 aurait été un signal positif avant la tenue des élections législatives partielles du 1er avril prochain.

Il semble toutefois qu’un tel accord n’a pas été trouvé. Selon Zau Raw, membre de la délégation de la KIO présente à Ruili, « comparés à des négociations qui ont eu lieu par le passé, nos entretiens ont été francs. Toutefois, aucun accord n’a été conclu. Nous nous retrouverons pour d’autres négociations mais nous ne pouvons pas dire où et quand ».

Selon certains analystes, cet échec dans les négociations entre Naypyidaw et la KIO pourrait être le premier accroc dans le parcours jusqu’ici sans faute du régime birman vers sa transformation en un gouvernement retrouvant sa place dans la communauté internationale. Le 16 janvier, alors qu’il recevait Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, le président birman Thein Sein évoquait son espoir d’un accord prochain avec la rébellion kachin, la dernière à ne pas avoir signé de cessez-le-feu avec Naypyidaw.

La question de l’échec des pourparlers du 19 janvier est posée. La publication "The Irrawaddy" explique le rendez-vous manqué de Ruili par « l’impossibilité de parvenir à un accord tant que les hostilités militaires se poursuivent sur le terrain ».

Les négociations entre Nyapyidaw et la KIO avaient été ouvertes en novembre 2011 et, le 12 décembre dernier, le président Thein Sein avait déclaré avoir ordonné à l’armée de cesser ses « opérations offensives » dans l’Etat Kachin.

Ces déclarations officielles semblent avoir été sérieusement remises en cause par les événements du 19 janvier. A l’issue de la rencontre de Ruili, le porte-parole de la KIO, La Nan, a estimé que son organisation « avait besoin de plus de temps pour reconstruire une confiance qui a été rompue » et qu’elle devait « attentivement observer ce qui se passait au plan militaire sur le terrain ». (source : Mepasie)


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