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du 19 au 22 janvier 2012 (semaine 03)
 

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22 janvier 2012- Pakistan
LA FAUTE EN REVIENT VIENT TOUJOURS A LA FEMME

Au Pakistan, « la faute revient toujours à la femme » constate Sœur Nazreen Daniels, de la congrégation de Loreto, une pakistanaise cultivée qui a rédigé une thèse de doctorat aux Pays-Bas, sur cette situation des femmes.

Dans son pays, elle s’est engagée dans le diocèse de Faisalabad en faveur des filles et des femmes victimes de violences. Les vies brisées par un viol sont nombreuses, telle cette fillette âgée de huit ans. Dans une société où la virginité joue un rôle essentiel, ces jeunes filles n’ont plus rien à attendre de la vie avant même que celle-ci ait commencé.

" Les victimes de viols ne peuvent s’attendre à aucune justice. Il leur faut plusieurs témoins oculaires pour prouver un viol. Évidemment, ce genre d’acte n’est pas commis en public. La femme n’a donc aucune chance. Comment pourrait-elle prouver qu’elle dit la vérité ?
", s’indigne la religieuse.

Souvent, les victimes subissent un chantage qui les menace de la loi contre le blasphème. On leur dit : « Soit tu te tais, soit nous disons que tu as porté outrage au prophète Mahomet. » Comme tout le monde sait qu’au Pakistan l’outrage à l’islam peut être puni par la réclusion à perpétuité ou même la peine de mort, les victimes se taisent.

Quoi qu’il en soit, la faute revient toujours à la femme. C’est toujours de sa faute si elle est violée, c’est aussi de sa faute si un mariage reste sans enfant. Personne n’envisagerait que la stérilité puisse venir de l’homme. « Si une femme ne tombe pas enceinte, l’homme prend une deuxième femme. La première épouse est alors traitée comme une esclave dans cette maison », raconte la religieuse. Elle connaît même un cas où une épouse a été enfermée dans l’étable avec le bétail.

Chaque année, presque un million de femmes sont assassinées au Pakistan pour des questions d’« honneur ». Il n’est pas rare non plus que des femmes soient volontairement défigurées, parce qu’elles ont refusé de se plier à un mariage arrangé ou qu’elles sont tombées amoureuses d’un homme non accepté par leur famille.

" Elles se considèrent comme propriété de l’homme." Sœur Nazreen ne sait que trop bien comment les hommes regardent les femmes au Pakistan. « Ils vous violent des yeux », explique-t-elle sans détours. Aussi les femmes doivent-elles se protéger en se voilant le plus possible et en n’allant jamais seule quelque part, afin d’éviter les enlèvements, encore une autre menace qui plane sur les femmes. Dans certaines régions, même les religieuses se voilent le visage.

Au Pakistan, la dignité de la femme est surtout défendue par l’Église catholique. L’éducation scolaire pour les filles, des cours de couture pour les femmes dans les quartiers pauvres des villes, des aides concrètes pour les victimes de viols, mais aussi la propagation de la conscience que la femme est aussi une personne créée par Dieu et dotée de sa propre dignité – autant d’aides fournies par l’Église.
(source : AED)


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