Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 19 au 22 janvier 2012 (semaine 03)
 

-
22 janvier 2012 -
L
ES LAÏCS DANS L'ÉGLISE DE VATICAN II

Quel avenir pour l´Eglise? Et quelle place fait-elle aux laïcs un demi-siècle après Vatican II? Ces questions ont traversé l´assemblée thématique de la Communauté romande de l´apostolat des laïcs (CRAL) des 14 et 15 janvier derniers.

Peter Annegarn, président du Forum européen des laïcs, et Anne Soupa, à l´origine avec Christine Pedotti de la Conférence des baptisé-e-s francophones, ont partagé leurs convictions.

L´avenir de l´Eglise? Il repose sur des communautés à taille humaine ouvertes sur le monde qui se prennent en charge "sans attendre ou suivre aveuglément des consignes venues d´en haut", affirme le Conseil interdiocésain des laïcs de Belgique, le CIL, dans ses "10 propositions pour espérer et progresser en Eglise".

Ces propositions, élaborées après discussion avec des experts et des membres d´associations et de mouvements, ont été présentées aux délégués de la CRAL par le président du CIL, Peter Annegarn. Avec la "Lettre ouverte à nos frères chrétiens laïcs, clercs et évêques", elles ont lancé un processus de concertation avec les évêques pour une responsabilité partagée dans l´Eglise de Belgique.

Les dix propositions dessinent une Eglise qui promeut la coresponsabilité entre laïcs et prêtres, pratique la fraternité et la convivialité, donne la parole à chacun et la priorité aux pauvres. Elle se laisse interpeller par l´Evangile et vit des partages dans lesquels "chacun peut proposer sa propre parole", car "Dieu et la vérité n´appartiennent à personne".

Selon le projet du CIL, l´Eglise pratique la démocratie, encourage la parité homme-femme, fait confiance aux femmes. Elle promeut le dialogue et "adopte en conscience des règles de vie adaptées au temps présent en s´inspirant de l´exemple donné par le Christ plutôt que d´adopter une doctrine toute faite considérée comme immuable". Comme les premiers chrétiens, ses membres sont assidus à l´enseignement, partagent leurs biens, rompent le pain et prient ensemble.

La discussion a débouché sur un constat: il reste encore, en Eglise, à élaguer: il faut simplifier les structures, partir de petites communautés de partage de la Parole où chacun peut s´exprimer en toute liberté; et laisser du temps au temps.

Pour Anne Soupa, il faut retourner à l´Eglise des premiers siècles, où la distinction entre laïcs et prêtres n´existait pas et où les communautés avaient voix au chapitre dans le choix de leurs responsables. Sont venues la réforme grégorienne, puis le concile de Trente: "Ce système a bien vécu, mais il a fait son temps, a-t-elle relevé. Mais la hiérarchie n´est pas pérenne, et pas conforme aux origines. L´Eglise est d´abord un peuple. Un peuple de prêtres, de prophètes et de rois, que les laïcs en prennent conscience! Et dans le baptême, il y a tout".

"Etre baptisé, c´est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ. C´est un avenir, une mission, celle d´annoncer Jésus-Christ, a ajouté Anne Soupa. C´est être prophète: annoncer une Parole, ne pas se séparer de ses frères en humanité."

Pour elle, comme pour le CIL, l´avenir de l´Eglise passe par de petites communautés de foi animées du goût de la Parole: "Le modèle de l´Eglise, patriarcal, n´a plus de succès dans nos sociétés. Redécouvrons la fraternité subversive de Jésus! Et prenons la parole!". Et de plaider pour une culture du débat dans l´Eglise: "Plus je parle, plus je me sens au coeur de l´Eglise. La parole inclut, le silence exclut. Nous avons tout à gagner à prendre la parole". (source : Apic)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil