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du 19 au 22 janvier 2012 (semaine 03)
 

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22 janvier 2012 -
RECONNAISANCE AU TERME D'UN LONG PROCESSUS


La signature du décret pontifical validant les engagements pris par le Néo-catéchuménat marque un événement, à condition qu'il s'y conforme, en particulier pour les célébrations eucharistiques, la formation sacerdotale et la fidélité aux évêques.

Ce décret du Conseil pontifical pour les laïcs marque l’aboutissement d’un long parcours, marqué de polémiques entre des évêques et des représentants du Chemin, marqué par les demandes de évêques, y compris ceux du Japon, auprès des instances romaines. Il vient clore le parcours de reconnaissance officielle de cette communauté, mais il lui impose certaines modificatons à réaliser dans l'avenir.

Acceptant comme des "paraliturgies", la célébration de l’Eucharistie « selon leurs particularités dans des petites communautés », Benoît XVI a souligné que « la maturation progressive de la foi au sein des petites communautés doit favoriser leur insertion dans la vie de la grande communauté ecclésiale, qui trouve dans la célébration liturgique de la paroisse sa forme ordinaire », en veillant à « ne pas se séparer de la communauté paroissiale ».

Face aux préventions de nombreux évêques préoccupés des particularités liturgiques mises en œuvre par le Chemin, Rome réaffirme simplement une certaine liberté liturgique. De telles « paraliturgies » existent ailleurs, indique-t-on, Rome veillant à rappeler que l’évêque est « le maître de la liturgie ».

Les décisions du Conseil pontifical ont été acceptées par Benoît XVI et accompagnées par des commentaires du Pape. L'annonce de Jésus-Christ et l'évangélisation sont plus essentielles que des rituels figés, à la condition, indispensable, que soit respectée la véritable réalité eucharistique au coeur de la communion ecclésiale.

Cette validation survient six ans après la lettre du cardinal Francis Arinze, alors président de ce dicastère, adressée aux responsables du « Chemin ». Dans cette missive personnelle, considérée désormais par les responsables du Chemin comme « caduque », le cardinal faisait le point sur « la célébration de la messe dans les communautés du Chemin », demandant de suivre les livres liturgiques de l’Église lors des messes, « sans omettre ni rien ajouter ».

Le cardinal Arinze souhaitait que les communautés participent régulièrement aux messes paroissiales, mais aussi qu’elles veillent à réserver les prédications aux prêtres ou aux diacres.

De son côté, l’Église du Japon, pour sa part, avait demandé à Rome, à plusieurs reprises, de suspendre les activités du Chemin dans ce pays. « Là où le Chemin néocatéchuménal est actif, on constate que la confusion, le conflit, la division et le chaos sont présents », avait écrit Katorikku Shimbun , Mgr Leo Ikenaga Jun, archevêque d’Osaka et président de la Conférence épiscopale, déplorant qu’il soit « très difficile de faire remonter jusqu’à Rome la réalité de la situation ». Mais le Pape a rejeté cette requête, envoyant un visiteur pour tenter d’apaiser les tensions. Les 11 et 12 janvier derniers, trois évêques japonais sont pour en parler à nouveau.

Lors donc à l'audience du 20 janvier, Benoît XVI a invité les quelque 7.000 membres du Chemin néocatéchuménal qu´il recevait à cultiver "la communion" avec le Pape et les évêques et à s´ouvrir à la vie paroissiale. La rencontre coïncidait avec l´annonce de l´approbation par Rome des célébrations non liturgiques de cet "itinéraire d´initiation chrétienne", né en Espagne dans les années 1960.

"Votre présence est un témoignage visible de votre engagement joyeux à vivre la foi en communion avec toute l´Eglise et le successeur de Pierre, et à être de courageux annonciateurs de l´Evangile", a déclaré Benoît XVI. en présence de l´initiateur du Chemin néocatéchuménal, l´Espagnol Kiko Argüello.

Le Pape a salué le ferme engagement des membres à "proclamer le Christ ressuscité", tout en soulignant qu´il n´est pas évident d´évangéliser dans "des régions qui, tout en ayant connu le Christ, sont devenues indifférentes à la foi, en raison du sécularisme qui a éclipsé le sens de Dieu et masqué les valeurs chrétiennes".

Mais il a aussi proposé une réflexion sur la valeur de la liturgie soulignant que chaque célébration eucharistique devait être "ouverte à tous ceux qui appartiennent à cette Eglise", mettant l´accent sur le caractère public de la messe. Il a demandé aux néocatéchumènes de ne pas se séparer de la communauté paroissiale à cette occasion. S´il a reconnu certaines particularités approuvées dans leurs statuts, il a demandé que les livres liturgiques soient fidèlement suivis lors de la célébration de la messe.

C’est un nouveau départ pour nous », souligne le P. Guillaume Bruté de Rémur, recteur, à Beyrouth, de l’un des 80 séminaires "Redemptoris Mater" animés par le Chemin. « Ce texte, poursuit-il, donne désormais des garanties aux évêques, destinataires de notre itinéraire de formation. »

Benoît XVI a remercié le Chemin pour « son engagement ferme, et pas toujours facile » envers cette nouvelle évangélisation, notamment envers « ceux qui se sont éloignés de l’Église ». (source : AP)

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