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du 19 au 22 janvier 2012 (semaine 03)
 

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22 janvier 2012 -
AU-DELA D'UNE DIALECTIQUE SIMPLISTE


"L'esprit du Concile", c'est "l'ouverture" de l'Eglise catholique au monde et aux autres religions. Pour Jean-Marie Guénois, Il fut le moteur de ce que l'on a appelé le "progressisme" dans l'Eglise depuis un demi siècle.

Le cinquantième anniversaire du Concile Vatican II qui va être célébré dans l'Eglise en 2012 pourrait paradoxalement marquer le crépuscule de..."l'esprit du Concile" qui fut pourtant sa grande promesse.

Un récent débat sur "les derniers des Mohicans" animé par Mgr Daucourt évêque de Nanterre donne une illustration assez juste de cet état d'esprit et de ses limites. "L'esprit du Concile", c'était "la" signature du Concile Vatican II, son caractère propre.

Pourtant, une sorte de fermeture de l'ouverture se profile. Vue de l'esprit ? Pas vraiment. Il suffit d'étudier, pour le réaliser, la "note avec indications pastorales pour l'Année de la foi" qui a été publiée, à Rome, le samedi 7 janvier, par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ce texte donne la ligne de "l'année de la foi", lancée par Benoît XVI.

Cette année spéciale est destinée à revigorer la foi des catholiques dans le monde. Elle sera d'ailleurs inaugurée le 11 octobre 2012... jour anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II. Ce qui n'est pas anodin.

Voici quelques citations relevée par JeanMarie Guénois pour se faire une idée plus précise :

- La note demande "un engagement renouvelé pour une adhésion effective et cordiale à l'enseignement du Successeur de Pierre".

- Elle insiste sur "la connaissance des contenus de la doctrine catholique", "l'approfondissement des principaux documents du Concile Vatican II" et "l'étude du Catéchisme de l'Eglise catholique".

- Elle attend la "préparation d'instruments de travail de caractère apologétique" (donc de défense de la religion catholique ndlr.) en réponse "au défi des sectes, aux problèmes liés à la sécularisation et au relativisme".

- Elle souhaite la correction des catéchismes nationaux qui ne seraient pas "en plein accord avec le Catéchisme ou manifesteraient des lacunes".

- Elle fixe comme priorités "l'annonce du Christ ressuscité, l'Eglise sacrement du salut, la mission d'évangélisation dans le monde d'aujourd'hui".

- Elle encourage un recours plus courant au "sacrement de pénitence". Avec une vigilance sur les "péchés contre la foi".

- Elle veut une intensification de la "célébration de la foi dans la liturgie et dans l'Eucharistie".

- Et espère des homélies axées sur "la rencontre avec le Christ, les contenus fondamentaux du Credo, la foi et l'Eglise"...

Bref, l'idée majeure, l'axe politique pourrait-on dire de ce document, est de réaliser un "approfondissement de la doctrine catholique" et de "s'engager dans la nouvelle évangélisation par une adhésion plus ferme au Seigneur Jésus". Fermer le ban.

On trouvera, bien sur, ici et là, des recommandations oecuméniques ou interreligieuses, mais à bien lire, le coeur n'y est pas. Ces axes ne sont pas, ou plus, des priorités.

On peut toujours sous estimer la valeur de cette "note" qui n'a pas l'autorité d'une encyclique. Ce qui est vrai sur un plan technique. Mais cette "note" est toutefois beaucoup plus qu'une note car elle n'est rien d'autre que la mise en forme programmatique d'une politique que Benoît XVI avait annoncée dès 2005. La politique de son pontificat : "l'herméneutique de la réforme", c'est-à-dire, "en continuité" avec la grande tradition de l'Eglise.

Au terme de son analyse, l'éditorialiste du "Figaro" pose cette question sur son blog : Si "l'esprit du Concile" se meurt, serait-ce "l'esprit catholique" qui revient ? " (source : religioblog)


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