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du 27 au 29 janvier 2012 (semaine 04)
 

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29 janvier 2012- Égypte
LES AFFRONTEMENTS ENTRE MANIFESTANTS LAÏCS ET RELIGIEUX

Ce sont « deux Egypte » qui se retrouvent face à face sur la place Tahrir, au cours des manfestations marquant le premier anniversaire de la révolution, déclare le P. Luciano Verdoscia, qui oeuvre et réside au Caire depuis des années.

Ce missionnaire combonien analyse ainsi cette situation où les chrétiens se trouvent également impliqués.

" D'un côté, nous avons une situation en voie de stabilisation, avec les élections des membres de la Chambre basse qui ont vu la victoire des partis confessionnels (Frères musulmans et salafistes), de l'autre, il existe une classe intellectuelle et plusieurs autres forces laïques qui ont appuyé la révolution et ont profité de l'anniversaire pour réaffirmer leurs principes : laïcité de l'Etat, respect des droits humains et fin de l'interférence des militaires dans la vie politique".

" Cette dichotomie se remarque également dans les sondages publiés par les journaux qui démontrent que 30% des personnes interrogées veulent que les manifestations se poursuivent également la semaine prochaine alors que 70% de l'échantillon s'y déclarent contraires", continue le Père Luciano.

" Ces 30% qui désirent un Etat laïc, une vraie démocratie et les droits humains ne sont pas uniquement composés de chrétiens. On y trouve également des musulmans qui ne veulent pas un contrôle religieux sur la société."

" D'autre part, le terme démocratie a désormais fait son entrée dans le débat politique et social. Le problème est d'en comprendre la signification.

" D'un côté, déclare encore le P. Verdoscia, certains disent que la loi islamique, la charia, garantit la démocratie et les droits humains parce qu'elle provient directement de Dieu, d'autres disent que la charia est bien une révélation divine mais qu'elle a été interprétée par différentes écoles juridiques et constitue donc une élaboration humaine qui peut en tant que telle être sujette à de nouvelles interprétations et élaborations".

" Une autre requête qui provient des manifestations de ces derniers jours est celle de mettre fin au pouvoir du Conseil militaire. Certains demandent que soit nommé un Chef de l'Etat provisoire qui assume les pouvoirs encore détenus par les militaires jusqu'à l'élection du nouveau Président".

" En somme, un an après la révolution, la situation de l'Egypte est encore en mouvement. Les Frères musulmans qui s'apprêtent à gouverner le pays envoient des signaux d'ouverture en direction de l'étranger, notamment pour relancer l'économie mais le processus de stabilisation sera encore long", conclut le religieux combonien. (source : Fides)


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