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du 27 au 29 janvier 2012 (semaine 04)
 

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29 janvier 2012- Indonésie
CES FRONTIÈRES QUI SONT AU COEUR DE L'ISLAM


Dans un rapport publié le 26 janvier," International Crisis Group" (ICG) s’interroge sur les frontières qui séparent en Indonésie les terroristes islamistes d'avec les tenants d’un islam radical, des frontières qui sont devenues floues.

Selon cette organisation internationale basée à Bruxelles, ces frontières sont devenues floues au point que des militants de l’islam radical sont passés des opérations coup de poing dont ils étaient coutumiers à des attentats à la bombe ou à l’arme à feu.

Cette évolution appelle de la part des pouvoirs publics une nouvelle stratégie en matière de lutte contre le terrorisme qui passe par une définition claire de ce que constitue l’extrémisme religieux.

L’analyse menée par l’ICG part des attentats commis le 15 avril dernier à Cirebon, dans la province de Java-Ouest, et le 25 septembre dernier à Surakarta, à Java-Centre.

Les hommes impliqués dans ces deux attentats n’appartenaient ni à l’une ni à l’autre des organisations terroristes qui, par leurs actions sanglantes, ont frappé le pays ces dernières années.

De formation intellectuelle limitée, relativement peu intégrés économiquement car victimes du sous-emploi, ils appartenaient à ces cercles qui se sont multipliés en Indonésie ces dernières décennies et qui, en recourant à l’occasion à des opérations coup de poing, cherchent à imposer ce qu’ils considèrent être l’islam « pur ».

Selon l’ICG, les auteurs de ces deux attentats-suicide se sont progressivement radicalisés au contact de leaders religieux extrémistes. De la simple écoute de leurs prêches, ils sont passés à des attaques visant des magasins vendant de l’alcool ou à des actions ciblant les ahmadiyah, considérés par eux comme des musulmans hérétiques.

Plus tard, ces activistes ont fondé des groupes encore plus extrêmes que le JAT, écoutant par exemple des prédicateurs encore plus radicaux que Abu Bakar Bashir, tel Halawi Makmun pour qui les institutions gouvernementales indonésiennes sont des cibles légitimes.

Le rapport de l’ICG souligne que la fusion progressive entre les milices de défense de l’islam et les djihadistes a été facilitée par la prolifération des organisations musulmanes actives dans le champ social et la popularité des taklim, les conférences publiques sur la religion. Ces lieux constituent des forums très fréquentés où les points de vue les plus radicaux trouvent à se répandre.

Désormais, du fait notamment d’un brouillage des frontières entre les éléments terroristes et ceux qui seraient « seulement » radicaux, les services de sécurité ne peuvent plus partir du présupposé que les groupes terroristes forment des ensembles clairement distincts de la mouvance radicale.

Dans ce contexte, le gouvernement doit réfléchir à une nouvelle stratégie, respectueuse des valeurs démocratiques mais qui permette de contrer des prédicateurs qui, s’ils ne recourent pas eux-mêmes à la violence, prêchent le fait qu’il est permis de verser le sang des infidèles (kafir) ou des tyrans (thaghut), visant par là les représentants des institutions publiques et la police.

" Si on veut enrayer la radicalisation de groupes comme ceux qui ont porté les auteurs de l’attentat de Cirebon, le gouvernement doit veiller à construire un consensus national sur ce qu’est l’extrémisme ; il doit s’opposer de front aux discours haineux et mettre en place une tolérance zéro face aux crimes et délits, souvent mineurs, inspirés par la religion, tels ceux qui accompagnent les campagnes contre le vice", explique l’ICG, qui ajoute toutefois : "Le problème est qu’au sein des élites politiques du pays, il n’existe pas d’accord sur la nature de la menace." (source : Mepasie)


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