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du 30 janvier au 1 février 2012 (semaine 05)
 

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1 février 2012-
DES CHOIX PERSONNELS À VENISE COMME À MILAN


Le Pape a nommé Mgr Francesco Moraglia, patriarche de Venise. Pour les vaticanistes, cette décision résulterait d’un choix personnel de Benoît XVI dont le nouveau patriarche est proche du point de vue pastoral, théologique et liturgique.

Selon le vaticaniste italien Sandro Magister, cette décision, qui ne semble pas avoir été discutée par la Congrégation pour les évêques, résulterait donc d’un choix personnel de Benoît XVI.

" L'image du patriarche que Benoît XVI avait en tête était celui de quelqu'un qui, à partir d'un point de vue très fort et actif vue culturel mais en même temps, avec un accent pastoral et "populaire", tisse des relations solides avec une communauté de foi catholique ancienne et socialement très diverse, liée à une saine tradition, sans excès et des bonds en avant, et respectueux de la sensibilité moyenne."

Jusqu’ici évêque de La Spezia en Ligurie, Mgr Moragia succède au cardinal Angelo Scola, nommé archevêque de Milan le 28 juin dernier, lui-même sur un choix personnel de Benoît XVI.

Cette nomination intervient après une consultation longue et minutieuse pour des candidats éventuels. Selon les sources vaticanes de Marco Tosatti, ces lettres ont été envoyées aux évêques de la Vénétie, la région directement affectée et aux cardinaux italiens résidentiels et non pas à ceux qui sont en poste à la Curie.

" Le Pape n'est pas obligé d'en tenir compte, surtout quand il s'agit d'un diocèse de plus haut niveau-comme Venise, mais il est bon de recevoir des conseils, et dans ce cas Benoît XVI a suivi ce qui est son approche", note Marco Tosatti. Cette consultation a donc été menée par Mgr Adriano Bernardini, le nonce en Italie avec les cardinaux résidentiels comme Mgr César Nosiglia, archevêque de Turin et Mgr Guiseppe Betori, archevêque de Florence, avec tous les évêques du Triveneto, de nombreux conseils diocésains, des religieux, comme des laïcs. En faveur de Mgr Moraglia auraient également pesé les cardinaux Giacomo Biffi, Camillo Ruini, Angelo Scola et Angelo Bagnasco, qu'on appelle parfois "le Sénat de Benoît XVI."

Né à Gênes le 25 mai 1953, Mgr Francesco Moraglia a été ordonné prêtre en juin 1977. Enseignant au séminaire de Gênes, il fut simultanément vicaire d’une paroisse du centre-ville de Gênes,

Durant son ministère épiscopal à La Spezia, il a favorisé le contact avec les fidèles, visitant toutes les paroisses, même les plus reculées et dépeuplées. Très proche des chômeurs et des milieux populaires, présent aux manifestations syndicales, il a, lors des glissements de terrain qui ont endeuillé son diocèse en octobre 2011, annulé tous ses engagements pour être aux côtés des victimes et a envoyé les séminaristes leur porter secours.

Doyen de l’Institut ligure des sciences religieuses, il fut assistant ecclésiastique du Mouvement ecclésial pour l’engagement culturel (MEIC). Il est également président du conseil d’administration de la Fondation "Communication et Culture", qui supervise la télévision des évêques italiens Sat2000. Il est consulteur de la Congrégation pour le clergé.

Mgr Francesco Moraglia deviendra sans doute cardinal lors du consistoire futur, que l’on estime déjà prévisible pour 2013 ou début 2014, et qui sera sans doute d’une plus notable importance pour fixer les équilibres du Sacré Collège. On murmure à Rome que celui de 2011 était un consistoire pour rien.

Le jour même de sa nomination officielle, il a adressé un message à la population de Venise dont voici quelques passages.

" Tout d'abord, je m'adresse aux paroisses, puis à ceux qui, pour diverses raisons, sont au sein d'un ministère dans le domaine de la culture - la recherche et l'enseignement - et à mes frères qui, aujourd'hui, dans une société de plus en plus soumise aux risques de la pauvreté, sont en contact, sur une base quotidienne, avec tous les types de besoins humains.

" Je m'adresse aux diacres pour leur ministère si précieux: le ministère de la charité qui, vient de l'autel et, à nouveau, y revient. Je m'adresse aux hommes et femmes consacrés pour demander que, dans la fidélité à leur charisme spécifique, ils expriment le visage symphonique de l'Eglise, en prenant pleinement part à la croissance et à l'amélioration, du témoignage de l'Evangile, incarné dans le temps présent.

" Pour les laïcs et les groupes de laïcs je veux dire que ma confiance et mon estime. Je les regarde comme un véritable trésor pour une inculturation de la foi dans le contexte d'une laïcité réelle et saine, avec une attention particulière et la promotion de la réalité de la famille, dans la perspective du bien commun.

" Dans cette perspective et selon la logique d'un vrai laïcat, j'entend porter une attention particulière au Centre d'études, le Marcianum, un centre de formation, d'études et de recherche, afin que notre Église soit en mesure de développer un programme éducatif unique enraciné dans la tradition historique de Venise et en dialogue constant avec la société civile comme avec toutes les cultures et les gens.

"Aux jeunes, dès maintenant je vous dis mon désir de passer beaucoup de temps avec vous, et je dirai simplement : je veux vous rencontrer bientôt!

" C'est en ami proche et aux pensées fraternelles que je veux me tourner vers ceux qui appartiennent à différentes confessions chrétiennes, à la communauté juive, auxcroyants d'autres religions.

" Enfin, mon salut déférent va aux hommes et aux femmes croyantes, en particulier ceux qui sont "recherche", en espérant, si possible, un engagement envers tout homme. Dans une culture toujours plus individualiste, profondément influencé par la techno-science, ces questions anthropologiques sont discriminatoires, et c'est une «affaire sérieuse» pour le présent et le futur de notre société. "

L'archevêque de La Spezia fera probablement son entrée à la basilique Saint-Marc, au moment de Pâques. (sources : Chiesa,, et VIS)


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