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du 30 janvier au 1 février 2012 (semaine 05)
 

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1 février 2012-
JUIVE CONVERTIE ET ENGAGÉE EN POLITIQUE, ELLE EST BÉATIFIÉE.

Hildegard Burjan a été béatifiée le dimanche 29 janvier à Vienne. Autrichienne d’origine juive, engagée en politique, mère de famille dans le même temps, elle est considérée comme la pionnière de l’aide sociale en Autriche.

Le cardinal Christoph Schönborn, a loué le charisme de la fondatrice des sœurs de la Charité sociale (Caritas socialis). «Il est possible de devenir des saints en politique», a déclaré l’archevêque de Vienne à l’occasion de sa béatification. Le même jour, à l'Angelus, Benoît XVI a évoqué la bienheureuse en disant: « Louons le Seigneur pour ce beau témoignage d’Evangile!».

Première femme élue démocratiquement, elle a vécu la politique comme un service à l’Evangile » et elle a montré, tout en « vivant pleinement sa vie de famille », qu’il est possible de vivre « en cohérence » sa foi et sa vie et d’ « agir » de manière convaincante.

Hildegarde était une « femme profondément religieuse, une femme exceptionnelle, une vraie chrétienne », a ajouté l’archevêque de Vienne au micro de Radio Vatican. " Nous n’avons pas besoin de théories mais d’exemples, de personnes qui parlent dans les faits."

Née le 30 janvier 1883 à Görlitz, en Prusse-Silésie, de deux parents juifs, Hildegarde se distingue très jeune par une grande ouverture aux problèmes sociaux et un esprit libre. Elle fut l’une des premières femmes à faire des études universitaires et la première à occuper un siège au parlement autrichien.

A Vienne elle se confronte aux grandes contradictions sociales. Mais au lieu de fermer les yeux devant la misère, en observatrice attentive et critique de l’intolérable situation, elle commence à s’engager sérieusement dans le social. Elle s’unit à un groupe de femmes engagé dans la mise en œuvre des idées formulées par le pape Léon XIII dans son encyclique sociale Rerum Novarum (1891). Son engagement est profondément marqué par la foi catholique, à laquelle elle se convertit en 1909 après une grave maladie.

Hildegarde Burjan juge indispensable la liberté intérieure et la formation de la personnalité. Elle est convaincue qu’une assistance sociale authentique consiste à aider les autres à s’aider eux-mêmes.

En 1912, elle fonde l’Association des ouvrières chrétiennes à domicile et plus tard regroupe toutes les organisations de femmes ouvrières dans l’association Assistance sociale. Elle aide aussi les populations affamées en récoltant des denrées, et crée un réseau d’assistance aux familles.

Après la chute de l’empire austro-hongrois, son engagement politique est centré sur le social. Elle se bat pour l’égalité, pour le salaire minimum des ouvrières à domicile, pour une juste assistance à ceux qui exercent des activités à risque et lutte contre le travail des enfants.

En 1919, elle fonde un ordre religieux, la "Caritas Socialis" dont elle devient et restera jusqu’à sa mort la première supérieure. Dès ses débuts, la congrégation, où les sœurs sont formées aux professions sociales et pastorales, gère des crèches, des centres de soins et des cabinets de consultation spécialisés pour personnes âgées et malades chroniques, des centres de jour pour malades atteints d’ Alzheimer et de sclérose en plaque.

Hildegarde s’éteint le 11 juin 1933, à l’âge de cinquante ans, épuisée par la maladie et son dévouement. (source : VIS )

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