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1 février 2012- France
ENTRE UNE LAÏCITÉ, VRAIE, NEUTRE OU POSITIVE

A la veille des élections présidentielles, le réchauffement du climat entre l'Etat et les religions durant ce quinquennat, était palpable, lors des vœux du président de la République aux religions, le 18 janvier, au palais de l'Élysée.

Nicolas Sarkozy s'est fait le promoteur d'une « laïcité positive », ce qui n'est pas l'orientation du candidat François Hollande qui, lui, parle d'un retour à la « vraie laïcité ». A une "laïcité neutre".

Aucun des responsables religieux présents, ce mercredi 18 janvier - juifs, catholiques, orthodoxes, protestants, musulmans, bouddhistes - ne commettrait d'ailleurs la bévue de se prononcer pour un candidat.

Tous pourraient reprendre, pour leur religion, ce qu'a dit très justement Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman, à sa sortie de l'Elysée : « La communauté musulmane est traversée comme toutes les autres communautés par tous les courants politiques et c'est tant mieux. La pluralité politique devrait pouvoir s'exprimer dans cette communauté comme dans toutes les autres. Je ne pense pas qu'on puisse organiser notre pays et nos concitoyens en fonction de leur appartenance religieuse. Voilà bien qui ce serait le pire. »

Le président Sarkozy a confirmé que des représentants des religions siégeraient désormais au Conseil économique et social.

A ce moment là de la semaine, les débats étaient focalisés sur la proposition de François Hollande de « constitutionnaliser » la loi de 1905, ce qui aurait eu pour conséquence d'en finir avec le statut particulier de l'Alsace- Moselle. Il s'est rétracté depuis sur ce point.

Mais le problème est plus large. Claude Baty, président de la Fédération Protestante de France, résumait la préoccupation des religions : « Ma crainte, ce n'est pas tant l'Alsace car cette question là n'est pas raisonnable mais plutôt l'idée qui est véhiculée. Elle consiste à faire de la séparation de la loi de 1905, une séparation sociétale où l'on va dorénavant séparer la société des religions. Ce n'est plus de la laïcité, ce n'est plus de l'égalité, on n'est plus dans la Constitution : on est dans une forme de laïcisme exacerbé ».

Après le livre publié la semaine dernière, par le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois « quelle société voulons-nous ? » un recueil des récentes prises de positions politiques de l'Eglise catholique, le grand Rabbin de France, Gilles Bernheim annonce à son tour la sortie chez Stock d'un livre similaire où il est interviewé par différentes personnalités. Il devrait s'intituler : « Arrêtons nous un instant... avant de voter ».

Claude Baty pour sa part a été pressé, le week-end dernier, lors de l'assemblée générale de la Fédération Protestante de France, de ne pas rester silencieux avant cette échéance électorale importante. (source : AP)

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