Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 2 au 5 février 2012 (semaine 05)
 

-
5 février 2012 -
LES RICHESSES MATÉRIELLES ET SPIRITUELLES DES INSTITUTIONS RELIGIEUSES


L´opinion publique sait que "les religieux ne possèdent rien individuellement, mais l´institution n´en donne pas toujours le témoignage", relève Mgr Joao Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts religieux.

A l´occasion de la Journée mondiale de la vie consacrée, célébrée le 2 février, le prélat dresse une analyse sur la vie consacrée actuellement, dans "L´Osservatore romano" allant jusqu'à aborder la circulation des biens entre les congrégations religieuses qui pourrait résoudre des situations très difficiles.

Il regrette que les biens ne "circulent pas", alors que cela pourrait rendre les religieux "plus libres". A titre d´exemple, le futur cardinal note qu´une congrégation qui possèderait "une grosse somme à la banque en vue d´une plus grande sécurité pour la vieillesse de ses membres", devrait se demander si cet argent ne pourrait pas aussi servir à financer un autre institut.

Mais le futur cardinal a porté également
un diagnostic sans fard sur l’évolution de la vie religieuse dans le monde.

Répondant aux questions de L’Osservatore Romano du 2 février, il prend acte de certains chiffres alarmants : « Récemment, nous avons reçu un rapport des évêques français qui nous a fait un peu souffrir : en dix années, les religieuses françaises sont passées de 36.000 à 6.000. »

De même, les évêques d’Australie ont fait savoir à Rome que « la présence et l’importance des religieux ne sont quasiment plus perceptibles dans leur pays ».

À l’inverse, il note qu’en Inde, en Corée et dans d’autres pays d’Orient, « le nombre de consacrés augmente ». Pour ce qui est le grand nombre de vocations africaines, il ajoute « qu'elles doivent être bien évaluées pour en comprendre les motivations profondes ».

Pour l'ensemble de l'Église et selon les données les plus récentes, le nombre de religieux-prêtres dans le monde était, en 2010, de 135.227, en augmentation de 176 par rapport à 2009. De même, les religieux non-prêtres étaient en 2010 de 54.665, soit 436 de plus qu’en 2009. Du côté des religieuses, elles étaient 722.000 en 2010, mais 729.371 en 2009.

Sur le fond, Mgr Braz propose, « à titre personnel », une analyse des difficultés de la vie religieuse. Il évoque « des relations interpersonnelles malades » : « Nous ne savons pas nous en entretenir, ni au titre de l’autorité, ni au titre de l’obéissance, ni au titre de la fraternité. » D’où « un mal plus grand, parce que cette solitude qui, dans le monde, est l’individualisme, peut devenir, en communauté, une angoisse, sans résoudre le problème intérieur ».

Pour Mgr Braz de Aviz, « ce n’est pas un hasard si de nombreux religieux et religieuses quittent leurs instituts, non pas tant en raison d’un manque de vocation, mais parce qu’ils ne se sentent pas heureux en communauté ».

Revenant sur le sort réservé aux religieux âgés, le préfet de la congrégation déplore que « les anciens ne soient plus vus comme une source de sagesse, et meurent de solitude, parce qu’ils voient devant eux la mort et Dieu, mais ils ne voient pas la communauté ». Et il appelle à être attentifs, non seulement aux symptômes de disparition de certains charismes, aussi aux signes de renaissance, qui supposent « d’avoir confiance ».

Abordant par ailleurs la question des biens matériels détenus par les religieux, Mgr Braz de Aviz constate que « si les religieux ne possèdent rien, l’institution ne donne pas toujours le même témoignage ». Et il s’interroge : « Certes, nous ne sommes pas opposés aux biens, et nous ne disons pas que l’Église ne doit pas posséder ce dont elle a besoin. » (source : VIS)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil