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du 6 au 9 février 2012 (semaine 06)
 

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9 février 2012 - France
ACCOMPAGNER LES PRÊTRES ÂGÉS


L’Eglise en France cherche à mieux accompagner ses prêtres âgés car la moitié d'entre eux ont plus de 75 ans, et la plupart plupart continuent à assumer certaines responsabilités au sein des paroisses. ou dans des secteurs pastoraux annexes.

Dans les diocèses, on favorise une approche pluridisciplinaire pour mieux prendre en compte les spécificités des prêtres tandis que certains d'entre eux désireux de continuer à exercer leur ministère, apportent leur expérience dans diverses réalités pastorales.

Comme pour l’ensemble de la population, se posent les questions du vieillissement et de la dépendance. Mais pour l’Église, cette réflexion est d’autant plus importante que les prêtres âgés ont consacré leur vie au service des fidèles. Et que le nombre de prêtres vraiment retirés ne cesse d’augmenter par rapport aux « actifs ».

La conférence des évêques de France a d’ailleurs organisé, fin janvier, un colloque à huis clos sur le sujet réunissant des représentants de tous les diocèses de France. De fait, le droit canon établit clairement qu’il est de la responsabilité de chaque évêque de prendre soin des prêtres incardinés dans son diocèse jusqu’à la fin de leur vie.

L’article 384 précise ainsi qu’il doit défendre leurs droits et veiller à ce qu’ils aient les moyens d’entretenir leur vie spirituelle et intellectuelle. Selon l’article 538, il s’engage à leur procurer « un logement et une subsistance convenable en observant les règles édictées par la conférence des évêques » .

Concrètement, les diocèses sont confrontés à une double problématique. D’une part, l’évolution des politiques publiques autour du vieillissement favorise le maintien à domicile jugé plus humain et surtout moins coûteux. Cette logique implique un fort investissement des familles des personnes âgées. Dans ce contexte, les prêtres, parce qu’ils sont célibataires sans enfant, sont plus démunis que les autres.

D’autre part, les maisons de retraite traditionnelles tendent à se spécialiser dans l’accueil des personnes âgées en situation de grande dépendance. Elles deviennent souvent des EHPAD, des établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes fortement médicalisés. L’Église éprouve des difficultés financières à suivre cette course à la médicalisation, d’autant que les normes en vigueur sont draconiennes.

" Nous allons vers un mouvement à long terme de dissolution des maisons de retraite à caractère propre, peu ou pas médicalisées, qui accueillaient généralement les prêtres âgés, comme les institutions diocésaines ou celles tenues par des religieux », explique Jean-Michel Coulot, secrétaire-général adjoint de la conférence épiscopale.

Pour les diocèses, les évolutions de politiques publiques sont synonymes de coûts importants. Ils sont appelés à financer en partie les aides à la vie quotidienne, du fait de l’absence de famille, comme la cuisine ou le ménage et le coût d’un hébergement en EHPAD s’élève entre 2 000 et 4 500 € par mois et par personne !

" Le foyer diocésain peut jouer le rôle de relais entre le domicile et la maison de retraite médicalisée", constate Robert du Marais, directeur de la maison de Montvinay, près de Grenoble (Isère).

Parallèlement à la problématique du lieu de vie, l’Église réfléchit à un accompagnement répondant à la vocation spécifique du prêtre et à son mode de vie de célibataire au cœur de la vie d’une paroisse. Souvent très indépendant, il a conservé de nombreuses relations sociales et ecclésiales, ce qui n'est pas négligeable dans le cadre de la pastorale actuelle dans l'Église en France.

Dans un document remis aux évêques lors de leur Assemblée plénière à Lourdes en avril dernier, le groupe de travail « prêtres âgés » propose de créer dans les diocèses des équipes pluridisciplinaires chargées de leur suivi, dans le changement de vie qui est désormais le leur. (source : AP et CEF)


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