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du 6 au 9 février 2012 (semaine 06)
 

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9 février 2012- Roumanie
LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE POUR UN SYNDICAT DE PRÊTRES


Dans un communiqué, l’Église orthodoxe roumaine s'étonne de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 13 décembre reconnaissant la personnalité juridique à un « syndicat de prêtres » en Roumanie.

Le bureau de presse de l’Église orthodoxe roumaine déplore « la connaissance tronquée » de la CEDH concernant la spécificité des relations entre l’État et les cultes en Roumanie, en particulier « l’autonomie » dont bénéficie l’Église à l’égard de l’État. Pour le Patriarcat roumain, la décision européenne témoigne d’une « confusion » entre la vocation des prêtres et celle des employés civils.

Elle condamne surtout l’affirmation « erronée » selon laquelle les statuts de ce syndicat ne contreviendraient en rien aux statuts de l’Église. Parmi les incompatibilités, le communiqué relève l’organisation de manifestations et de grèves, le respect des jours fériés ou encore la représentation du syndicat dans les organismes de décision ecclésiastique, autrement dit le Saint-Synode. En clair, l’Église roumaine refuse de voir ce groupe de prêtres « devenir un groupe de pression » capable de contourner les mécanismes canoniques qui la régissent.

Cette affaire ne date pas d'aujourd'hui. Le 4 avril 2008, un groupe de prêtres du diocèse d’Olténie, dans le sud-ouest du pays, avait annoncé vouloir constituer un syndicat baptisé « Le bon pasteur », et exigeait la reconnaissance de sa personnalité juridique, comme n’importe quel syndicat.

Le P. Nicolae State, l’un des fondateurs de cette entité, dénonçait alors des problèmes de « corruption » et des « abus de pouvoir » fréquents au sein de l’Église roumaine. « On ne peut rien faire sans demander l’accord à nos supérieurs, s’insurgeait-il. Dans mon cas, je n’ai pas le droit de publier le livre que je viens d’écrire sans avoir reçu la bénédiction de mes supérieurs ».

Dans un premier temps, ce statut leur a été accordé par le tribunal de Craiova. Mais la cour d’appel, saisie par le diocèse, a annulé cette décision, estimant que le droit des communautés religieuses à s’organiser selon leurs propres statuts devait être respecté. Pour le tribunal, la notion de syndicat était en effet étrangère aux statuts de l’Église orthodoxe roumaine.

Cet arrêt a fait ensuite l’objet d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, qui a condamné l’État roumain pour violation de l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme. Celui-ci dispose que « toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, y compris le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts ». (source : Orthodoxie)

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