Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 6 au 9 février 2012 (semaine 06)
 

-
9 février 2012- Syrie
UN CHANGEMENT EST POSSIBLE ET SOUHAITABLE

Dans le quotidien libanais L’Orient-le Jour , le patriarche melkite Grégoire III Laham estime que son pays, la Syrie, est devenu otage d’une lutte d’influence entre les États-Unis et la Russie. Il appelle l’Europe à la lucidité et au compromis.

Comme certaines personnalités de l’opposition ou des chefs religieux en Syrie, il espère un changement interne, tout en étant conscient de sa difficulté, dans la structure actuelle du parti unique.

Le patriarche d’Antioche des melkites était au Liban où se tenait jusqu’au 8 février pour le synode de l’Église grecque-melkite catholique. Depuis des mois, il n’a cessé d’appeler les responsables arabes à se mettre à l’écoute de leurs peuples. Ces appels ont été constants, en particulier pour deux des pays du territoire patriarcal, l’Égypte et la Syrie.

Interrogé sur le point de savoir si ce qui se passe en Syrie relève d’un complot, thèse officielle du régime, ou d’une révolution, Grégoire III souligne qu’il « n’aime pas le terme de complot ». « Pour moi, c’est un signe de faiblesse, explique-t-il. C’est dire qu’autour de vous, il n’y a que des ennemis."

" Mais peut-on pour autant parler de révolution ?, s’interroge-t-il. "Ce qui se passe n’est pas propre à la Syrie. Ce qui se passe est plutôt le résultat d’un cumul de frustrations. La politique s’y est mêlée et a tout faussé. Et c'est ainsi que l’Europe pousse à la violence, plutôt qu’à un compromis politique.

" Car plutôt que de viser à changer le régime, il faut plutôt aider le régime en place en Syrie à changer. Je crois qu’il y aura un changement fondamental, et je crois que le président Bachar Al Assad le veut aussi", affirme le patriarche.

Grégoire III affirme par ailleurs que, malgré les troubles, on n’assiste pas encore à l’exode des chrétiens de Syrie. " La Syrie a toujours eu le pourcentage d’émigration le plus bas du monde arabe. C’est significatif. C’est dû au fait que ce régime est vraiment laïc. Et c’est l’avenir ."

" Il faut donc poser le problème en termes sociaux, parler citoyens syriens, et non pas chrétiens. Le problème n’est pas religieux."

Enfin, le patriarche melkite répond aux reproches faits à l’Église de « coller totalement au régime », comme l’avait déclaré le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé. " J’ai appelé à l’arrêt de l’effusion du sang dans toutes mes déclarations. Mais je ne suis ni politicien, ni agent de sécurité, ni journaliste," insiste Grégoire III qui en profite pour critiquer « les exagérations » et « la désinformation » de la presse, estimant que les bilans quotidiens des victimes sont falsifiés des deux côtés, y compris par l’Europe. (source : L'Orient-Le Jour)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil