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du 10 au 12 février 2012 (semaine 06)
 

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12 février 2012 - Inde
LA CROISSANCE DE L'ÉGLISE DANS L'ARUNACHAL PRADESH


Alors que les missionnaires étaient bannis depuis des générations de l’Etat de l’Arunachal Pradesh, ce sont des laïcs qui ont commencé à évangéliser leur pays, il y a une trentaine d’années.

Ces derniers temps, l’Eglise catholique enregistre en moyenne 10.000 baptêmes par an, malgré la loi anti-conversion. Mgr Kattrukudiyil, évêque d'Itanagar, la capitale de l’État d’Arunachal Pradesh, a d'ailleurs souligné qu'elles étaient les priorités des communautés chrétiennes : l’éducation des pauvres et la catéchèse.

Répondant aux journalistes de l’émission télévisée hebdomadaire « Là où Dieu pleure », du Réseau catholique de radio et de télévision (Catholic Radio and Television Network, CRTN), en collaboration avec l’association internationale de l’ « Aide à l’Eglise en Détresse » (AED), il fait remarquer : " Depuis les années 70, l’Eglise catholique a explosé dans la région nord-est de l’Inde, atteignant aujourd’hui un chiffre un peu inférieur à 200 000."

Parmi les facteurs de cette évangélisation, le fait que les jeunes n’aiment pas les pratiques religieuses traditionnelles. Par exemple, ils devaient offrir beaucoup de sacrifices quand quelqu’un était malade. Cela revient très cher et, comme la religion traditionnelle leur imposait toujours plus de telles dépenses, ils ont fini par se tourner vers la nouvelle religion, le christianisme, qui ne leur demandait que de prier Jésus.

Il y a aussi la pratique des sacrifices d’animaux. Lorsque quelqu’un est malade, le chef de la religion traditionnelle du village leur dit que c’est à cause d’un mauvais esprit et qu’ils doivent offrir en sacrifice dix Mithun – bison indien – ou cinq cochons ou dix vaches. Leur présenter Dieu comme notre Père qui nous aime, est une autre alternative qui contraste avec ces esprits qui sont menaçants.

Quant à la loi anti-conversion, précise Mgr Kattrukudiyil, c'est un argument politique pour arriver au pouvoir. Il y a des Hindous qui attisent les sentiments de la majorité hindoue en disant qu’ils sont en danger, dans l’idée de rassembler tous les Hindous sous un appareil politique unique, et en faire un pouvoir politique. Or il est impensable que les chrétiens, qui ne représentent pas plus de 2 % de la population, puissent être une menace pour un grand pays comme l’Inde.

Mais il fait aussi remarquer : " Parmi ceux qui ont initié cette loi anti-conversion, nombreux sont ceux qui ont leurs enfants ou leurs petits-enfants dans des écoles catholiques. Ils disent : « Oui, oui, c’est bien que les missionnaires aient des écoles pour nous, mais pas pour les pauvres, parce qu’ils pourraient se convertir ». Ils veulent maintenir les pauvres dans l’ignorance. Ils veulent uniquement utiliser les équipements de l’Eglise pour eux."

Quant à l'avenir, on peut remarquer que l'expansion rapide de l’Eglise a ralenti. " Il faut maintenant mettre l’accent sur l’enracinement avec les catéchèses, C'est chose difficile avec la question du langage, et tous les dialectes. Il nous faut des traducteurs et des catéchistes laïcs", conclut l'évêque d'Itanagar. (source : AED)


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