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du 10 au 12 février 2012 (semaine 06)
 

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12 février 2012 - Myanmar
LES VIOLENCES ARMÉES DANS L'ÉTAT CACHIN


Dans la délicate partie qui se joue entre le gouvernement de Naypyidaw et les rébellions ethniques, les populations civiles payent un lourd tribut aux violences armées, notamment dans l’Etat Kachin. "Caritas" leur vient en aide heureusement.

Depuis la reprise des combats en juin dernier entre la KIA (Kachin Independence Army) et l’armée birmane, il est estimé que 60.000 Kachin ont fui leurs foyers pour trouver refuge dans des zones contrôlées par la rébellion ou encore en franchissant les frontières en direction de la Chine et de la Thaïlande.

Le 9 février, l’agence Ucanews a publié le témoignage de deux rescapés de ces violences.Le premier témoignage est celui d’un jeune garçon âgé de 14 ans. Désormais orphelin, il a trouvé refuge à Nongdao, en Chine populaire, juste au-delà de la frontière avec la Birmanie, où "Karuna Banmaw", la Caritas du diocèse de Banmaw, l’un des deux diocèses de l’Eglise catholique en pays kachin, l’a pris en charge.

Le second témoignage est celui d’un catéchiste, Paul Natel. Agé de 43 ans, il a trouvé refuge dans un camp géré par "Karuna Lashio Social Services" , la Caritas du diocèse de Lashio, en Birmanie, à un jet de pierre de la frontière chinoise et de la ville de Ruili. Il raconte : « Après nous être cachés dans la forêt durant deux semaines environ, nous avons réalisé, moi et les quatre amis qui étaient avec moi, que nous devions trouver refuge dans le camp de Manwingyi, situé sur le territoire du diocèse de Banmaw. Pour ne pas nous perdre et trouver notre chemin, nous utilisions des talkies-walkies et notre crainte était de nous faire prendre par une patrouille de l’armée.

" Nous avons pu parvenir jusqu’à l’église Saint-Patrick à Manwingyi. Là, le curé nous a pris en charge et a organisé notre transfert jusqu’au camp de Nankham car il y avait déjà un trop grand nombre de réfugiés à Manwingyi. » A Nankham, Karuna Lashio Social Services subvient aux besoins d’environ 500 réfugiés, répartis en deux lieux, tandis que l’Eglise baptiste et une association de l’ethnie Pa-laung s’occupent de 500 autres réfugiés. Paul Natel conclut : « Aujourd’hui, nous sommes réfugiés ici, mais notre situation demeure très incertaine. »

L’accord de cessez-le-feu signé le 12 janvier dernier entre le gouvernement et la KNU (Karen National Union) n’est pas accepté par une partie de la direction de la rébellion karen. Dans l’Etat Mon, situé dans la partie sud de la Birmanie, entre l’Etat Kayin et la mer d’Andaman, la situation ne semble pas non plus stabilisée : des contacts approfondis ont eu lieu le 1er février entre le New Mon State Party (NMSP) et Aung Min, ministre des Chemins de fer, au sujet de futurs pourparlers de paix, mais, le 8 février, le président du NMSP, Nai Htaw Mon, a déclaré que son organisation ne signerait pas de traité avec Naypyidaw tant que l’armée birmane continuerait à faire la guerre aux Kachins.

Au-delà du scrutin du 1er avril et de la mise en place d’un début très réel de démocratisation, la question de l’organisation constitutionnelle future des institutions birmanes n’a pas encore été abordée, font valoir les observateurs. Les minorités militent pour une dévolution fédérale du pouvoir, mais, là aussi, les propositions concrètes font défaut. (source : Mepasie)


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