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du 10 au 12 février 2012 (semaine 06)
 

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12 février 2012 - Chine
LES CRITIQUES DE L'ANCIEN ÉVÊQUE DE HONG KONG

Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong Kong, reproche à la communauté Sant’Egidio une invitation qui n'aurait pas dû se faire et à la revue "30 Giorni", un interview qui n'avait pas sa place dans cette revue.

A Sant'Egidio, il reproche d’avoir invité, lors de sa rencontre interreligieuse organisée à Munich en septembre dernier, Mgr Jean-Baptiste Li Su Guang, l’évêque de Nanchang. Il rappelle que celui-ci a désobéi au Pape en participant, le 14 juillet 2011, à l’ordination illicite d’un nouvel évêque chinois non approuvé par Rome.

" Je me demande tout d’abord pourquoi la Communauté de Sant’Egidio doit inviter à cette rencontre internationale des gens comme Mgr Li qui sont, au point de vue ecclésial, gravement compromis", a déclaré le cardinal Joseph Zen.

De même, il reproche à la revue "30 Giorni," proche du mouvement "Communion et Libération", d’avoir publié un entretien avec ce même évêque. "Je me demande aussi pourquoi Gianni Valente, de "30 Giorni", doit interviewer des gens comme lui, alors que l’on sait bien qu’ils ne sont pas libres de dire ce qu’ils pensent."

Dans "30 Giorni" , Gianni Valente demandait à Mgr Jean-Baptiste Li : « Que diriez-vous pour prouver que l’Église de Chine a la même foi que l’Église de Rome ? » « Je crois que, de ses débuts jusqu’à maintenant, notre Église de Chine n’a jamais changé un iota à la Tradition apostolique qui lui a été remise », avait répondu l’évêque de Nanchang. « Nous n’avons pas changé une virgule à la doctrine qui concerne la foi et la grande discipline de l’Église. Nous sommes unis autour des mêmes sacrements, nous récitons les mêmes prières, dans la continuité de la succession apostolique. »

Réagissant à cette partie de l’interview, le cardinal Joseph Zen s’est indigné : « Comment Mgr Li Suguang peut-il affirmer que “l’Église en Chine n’a pas changé un iota à la tradition apostolique”, alors que, voici peu de temps, il a participé (contraint ou non) à un acte qui porte gravement préjudice à l’unité de l’Église et cela après les rappels tout récents et clairs du Saint-Siège à propos de la gravité d’un tel acte ? »

Le cardinal Joseph Zen a mis aussi en garde contre une trop grande tolérance à l’égard du gouvernement chinois. « Le gouvernement de Pékin n’a pas changé un iota dans sa politique religieuse d’oppression ; il veut avoir un contrôle absolu des religions et, dans le cas de l’Église catholique, il veut détacher l’Église qui est en Chine de l’obéissance au Saint-Siège. »

Il plaide donc pour une très grande fermeté à l’égard du gouvernement chinois et de l’Association patriotique qui dirige l’Église officielle de Chine. « Le vrai bien, pour l’Église qui est en Chine, ce n’est pas de continuer à marchander avec des organismes qui sont non seulement étrangers mais clairement hostiles à l’Église, mais de mobiliser les évêques et les fidèles pour qu’ils s’en débarrassent », affirme-t-il.

Dans cet entretien avec "AsiaNews", le cardinal Joseph Zen analyse aussi les récents changements de politique diplomatique du Vatican à l’égard de la Chine. Alors que la fermeté était de mise, en 2000, à la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, "il y eut un changement complet du personnel. Le manque d’expérience et d’expertise provoqua un vide en termes de pensée et de mesures", analyse le cardinal. " On avait adopté une stratégie de compromis, sinon à outrance, au moins de manière prépondérante".

D’après le vaticaniste Sandro Magister, les choses ont changé. "Aujourd’hui il y a au dicastère un nouveau stratège pour les relations avec la Chine, l’archevêque chinois Savio Hon Tai-Fai, qui ignore les faiblesses et qui est très proche de la pensée de Zen". Le contraste s’est donc accentué entre la fermeté retrouvée du Saint-Siège en ce qui concerne la Chine et les initiatives de la Communauté de Sant’Egidio ou de 30 Giorni. Mais il n'est sûr que ce contraste soit aussi tranché dans la réalité si complexe de ce que vit l'Église en Chine, selon qu'elle est dans telle ou telle province, devant des instances régionales qui au Hébei ne sont pas exactement celles de Shangaï. (source : Chiesa et Asia News)


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