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du 13 au 16 février 2012 (semaine 05)
 

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16 février 2012-
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ES INTRIGUES OCCULTENT LES VRAIES INFORMATIONS

Fuites de documents, luttes pour le pouvoir: les chroniques du Vatican ne parlent que de cela. Et, pendant ce temps-là, ont lieu d'autres événements, plus positifs. Or c'est précisément ceux qui sont voulus par le Pape, nous dit Sandro Magister.

A la veille du quatrième consistoire de son pontificat, Benoît XVI a voulu réunir autour de lui tous les cardinaux pour une journée "de réflexion et de prière" sur un thème très élevé : "L'annonce de l’Évangile aujourd’hui".

Parmi les cardinaux présents, il y aura entre autres le cardinal Darío Castrillon Hoyos et le cardinal Paolo Romeo, deux prélats qui se sont trouvés, ces jours-ci, au cœur d’une affaire n’ayant rien d’élevé, née du compte-rendu anonyme d’un entretien entre Mgr Romeo et des interlocuteurs chinois, entretien dont ces derniers auraient retiré l’impression "qu’un attentat contre le Saint Père est programmé".

Le cardinal Castrillon Hoyos, entré au début du mois de janvier en possession de ce compte-rendu anonyme, qui est rempli de considérations à propos des luttes pour le pouvoir au Vatican et de l'élection du futur Pape l’a remis au Secrétaire dÉtat le cardinal Tarcisio Bertone. Et, curieusement, le 10 février, ce texte a été publié en totalité dans le journal "Il Fatto Quotidiano" : rappelant : "Strettamente confidenziale per il Santo Padre".

" On a du mal à imaginer, écrit Sandro Magister, que la "réflexion" à laquelle les cardinaux se livreront avec le Pape, à la veille du consistoire, puisse faire abstraction des contrecoups de ce document et d’autres, beaucoup plus fiables, qui ont filtré de manière imprévue jusqu’au monde extérieur et sont devenus publics ces jours derniers, jetant une lumière sinistre sur le gouvernement central de l’Église catholique."

" Quand les dirigeants de la Curie participeront avec le Pape à une retraite spirituelle prêchée par un cardinal que l’on aura opportunément fait venir de loin, du Congo, l'archevêque de Kinshasha, Laurent Monsengwo Pasinya, il apparaît peu probable que ces exercices de piété soient suffisants pour purifier l’air malsain que l’on respire aujourd’hui à la Curie."

Le 28 janvier dernier, une réunion des chefs de dicastère de la curie - ayant pour but d’étudier comment élaborer et publier les documents du Vatican en évitant les incidents qui en ont marqué l’histoire récente – s’était terminée sur une série de bonnes résolutions, y compris celle de mieux protéger le caractère secret des archives. Et Mgr Angelo Becciu, substitut de la Sécrétairerie d'État, a été insistant.

Or non seulement les fuites de documents ont recommencé à peine quelques jours plus tard, mais elles se sont multipliées à travers un grand nombre de canaux et avec les pires effets. Et rien ne permet de penser que cette hémorragie soit terminée.

Commentant ces fuites de documents et la vague de discrédit qu’elles entraînent pour le Vatican et pour l’Église, John L. Allen, le plus important des vaticanistes américains, fait deux réflexions.

La première concerne l’affaire de Mgr Carlo Maria Viganò, le nonce aux États-Unis, dont ont été rendues publiques deux lettres adressées au pape et au cardinal Bertone, pleines d’accusations contre divers responsables de la curie, accusations déclarées sans fondement par un communiqué du gouvernorat de la Cité du Vatican: Si elles entraînent un grave discrédit sur leurs auteurs, fussent-ils des cardinaux ou des monsignori, elles concentrent l'attention des médias sur les intrigues et pas sur des événements d’Église qui ont lieu au même moment et qui sont beaucoup plus importants.

"La perception des intrigues a occulté ce qui aurait dû faire deux bonnes nouvelles pour le Vatican.

La semaine dernière, le Vatican a organisé un sommet consacré aux abus sexuels, lançant ainsi une réponse globale et préventive et s’engageant lui-même dans des réformes.

D’autre part, les dirigeants du Vatican font, précisément en ce moment, un très grand effort pour amener leurs institutions au niveau des standards internationaux en matière de transparence financière. Il est probable que, à aucun autre moment de son histoire, le Vatican ne s’est autant employé à coopérer avec des organismes régulateurs laïcs, extérieurs. Dans un flux d’informations normal, des articles consacrés à ces faits pourraient redonner une image positive du Vatican et de l’Église. Mais, à l’heure actuelle, ces articles sont en concurrence avec ceux qui parlent des scandales et, la plupart du temps, ils ont le dessous".

Aux deux "bonnes nouvelles" rappelées par Allen, on pourrait en ajouter une troisième : l'événement international consacré à "Jésus notre contemporain", organisé par la conférence des évêques d’Italie et conçu principalement par le cardinal Camillo Ruini. (source : Chiesa)


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