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du 13 au 16 février 2012 (semaine 05)
 

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16 février 2012- Russie
LES DÉMARCHES DE LA THÉOLOGIE DANS L'ÉGLISE RUSSE

Le Patriarcat de Moscou a confié à sa Commission synodale biblique et théologique la charge de la réponse dans la vie contemporaine de l'Église, aux problèmes doctrinaux actuels
de l'orthodoxie dans la fidélité à la tradition ecclésiale.

C'est le métropolite Hilarion de Volokolamsk qui est le président de cette Commission. Il envisage le développement de la Commission en une sorte "d'institut scientifique et de recherche de pointe, de conseil d'experts", dans le domaine de la théologie".

" C'est un ministère de la préservation de la Tradition de l'enseignement de la foi et des canons, et cette diaconie théologique constitue une vocation particulière. Pour son accomplissement sont nécessaires, outre la fidélité à l'Église, la compétence appropriée et l'aptitude à la réflexion théologique. Aujourd'hui, la tâche qui se présente à nous n'est pas « la direction de la théologie », mais la création des conditions pour que la nouvelle génération des théologiens orthodoxes développent ces qualités.

" L'Église orthodoxe contemporaine préserve la succession de la communauté chrétienne apostolique et dans ce sens elle constitue avant tout l'Église de la tradition. L'avenir de l'orthodoxie dépend de la fidélité à la tradition ecclésiale - cette fidélité que l'Église a conservée dans les conditions historiques les plus diverses au cours des siècles.

" Contrairement à des communautés chrétiennes d'orientation libérale, l'Église orthodoxe n'a pas besoin de repenser ou de réinterpréter son enseignement doctrinal et éthique. Et lorsque les scientifiques dans le domaine ecclésial - patrologues, historiens, liturgistes et représentants d'autres disciplines, au cours de leurs recherches font face à certains problèmes, ceux-ci ne concernent pas la doctrine de la foi comme telle, mais des questions particulières, spéciales qui se posent dans n'importe quelle science sérieuse.

" II y a encore un problème aigu, actuel, qui est absolument théologique, c'est celui de la mission contemporaine de l'Église. Dans le cas présent, il n'est pas question du contenu de la bonne nouvelle ecclésiale, de la prédication de l'Église, mais de ce qu'il convient de faire pour que ladite prédication, dans les circonstances actuelles, soit cohérente et efficace. Car la théologie ne consiste pas seulement à approfondir le sens de l'enseignement dogmatique et éthique de l'Église. C'est encore la proclamation, le mode particulier d'annoncer au monde, d'amener jusqu'aux hommes, les vérités de la foi, en utilisant les moyens les plus divers.

" Les membres de la Commission synodale biblique et théologique sont des théologiens et des scientifiques dans le domaine ecclésial, qui font autorité, qui sont compétents, mais lorsque cela est indispensable, nous faisons appel à des experts dans les différents domaines, dont des représentants de la jeune génération des théologiens. Parmi les chercheurs et les spécialistes, nous avons un nombre assez important de personnes qui s'occupent de patrologie, orientale et occidentale.

" Il faut développer cette orientation, étant donné que l'appui sur l'héritage des Saints Pères constitue un aspect important et fort de la théologie orthodoxe contemporaine. cependant, cela est insuffisant.

" Nous n'avons pas encore de spécialistes hautement qualifiés en droit canon, domaine dans lequel la science ecclésiale russe se situait au niveau le plus élevé dans la période prérévolutionnaire. Dans le domaine biblique, la situation est meilleure. Dans le cadre de la Commission, un groupe de biblistes à été constitué, qui est formé tant des membres de la Commission que d'experts externes.

" Mais la science biblique orthodoxe doit être développée, et il faut là non seulement coordonner les forces, mais éduquer une nouvelle génération de savants.

" La tâche principale de l'académie ecclésiastique consiste en la formation de prêtres, de hiérarques et de pasteurs avec un haut niveau d'instruction. Et dans ce domaine également, nous n'avons pas encore atteint le nouveau pré-révolutionnaire de 1905, parce que l'instruction académique avait alors une forte composante scientifique en général et en sciences humaines.

Les sous-sections théologiques - cathèdres, départements et facultés dans les instituts supérieurs séculiers, constituent une nouvelle expérience, mais leur apparition est dictée avant tout par des buts de culture spirituelle et de missions, auxquels l'Église fait face aujourd'hui. Ces sous-sections doivent être développées, en utilisant le privilège dont elles disposent de par leur statut, c'est-à-dire leur inclusion dans l'université. Une telle inclusion permet non seulement de rétablir et de maintenir la théologie en tant que partie légitime et indissociable de l'instruction et de la culture, mais elle permet aussi à la théologie d'entrer en dialogue et en interaction avec les sciences séculières, particulièrement dans le domaine des sciences humaines.

" Cela permettra le développement et l'enrichissement de notre théologie, de trouver sa capacité à parler avec le monde. Pour cela, évidemment, il est indispensable que la théologie dite ((mondaine» ne perde pas son lien vivant avec la vie de l'Église. Ce danger existe, et il faut toujours s'en souvenir. Car la théologie orthodoxe hors de la vie liturgique et spirituelle est vouée à la stérilité.
(source : Orthodoxie)

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