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du 17 au 19 février 2012 (semaine 07)
 

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19 février - 2012 -
ELLE DOIT ÊTRE ORIENTÉE VERS QUELQU'UN


Sans pouvoir détailler les vingt-sept interventions qui ont marqué la rencontre qui s'est tenue avec le Pape le 17 février, nous relevons ici plus particulièrement l'intervention du cardinal Dolan, en empruntant le compte-rendu de Frédéric Mounier.

Ce vendredi 17 février, Rome s’est tout juste dégagée de la gangue de neige et de glace qui la paralysait depuis plusieurs jours. En voiture immatriculée au Vatican, en modeste voiture de ville, ou à pied, les cardinaux pour se regrouper dans la salle réservée au Synode des évêques afin d'y vivre une « journée de prière et de réflexion » consacrée à la priorité voulue par le Pape : la nouvelle évangélisation.

Au programme, en présence de Benoît XVI, qui a convoqué cette réunion : une intervention de Mgr Timothy Dolan, archevêque de New York et président de la conférence épiscopale américaine. Celui qui, avec 22 autres confrères, est actuellement en pointe dans le bras de fer qui oppose l’Église américaine et l’administration Obama sur les modalités de remboursement de la « santé reproductive » pour les employés d’institutions d’Église.

Après lui, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. qui n'a pas été nommé cardinal lors de ce consistoire, mais c'est en attente de faire ses preuves lors du synode qui sera consacré à ce thème, en octobre 2012.

Les cardinaux français sont arrivés ensemble. Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical pour la culture, et Roger Etchegaray, vice-doyen du Collège des cardinaux, ont l’assurance des vieilles troupes. Le premier, créé cardinal par Jean-Paul II le 25 mai 1985, vit son onzième consistoire. Le second, créé cardinal lui aussi par Jean-Paul II, en est à sa treizième édition.

Plus novices, André Vingt-Trois, Jean-Pierre Ricard et Philippe Barbarin se dirigent vers l’hémicycle, où le placement est libre. Pas de préséance. Au hasard de leur placement, les cardinaux du monde entier échangent les dernières nouvelles.

A dix heures, menée par les choristes de la Chapelle Sixtine, débute alors la prière du matin, en latin. La voix du pape est légèrement enrouée.

La première intervention, poursuit Frédéric Mounier, est celle du cardinal Dolan qui séduit son auditoire par un style "molto vivace" ainsi que l’a décrit le P. Federico Lombardi.

Revenant sur l’historique de la nouvelle évangélisation, enracinée dans Vatican II et le magistère des papes successifs, le jeune (62 ans) archevêque de New York, que certains décrivent déjà comme le « futur pape cow-boy », a d’abord posé le décor : « Aujourd’hui la mission ne s’adresse pas seulement à la Nouvelle Guinée, mais à New York ! ». Récusant toute opposition entre première et nouvelle évangélisation (« Ce n’est pas “ou-ou” mais “et-et” »), le futur cardinal Dolan a insisté sur l’essentiel du message, la découverte par tous du visage du Christ.

Les sept balises, qu'il propose, recoupent pour l’essentiel, mais avec d’autres mots, le discours fondamental de Benoît XVI.

Tout d’abord, il revendique pour sa ville de New York, réputée « capitale de la culture sécularisée », « une indéniable ouverture au divin ». Et ceux pour qui la question de Dieu reste ouverte appellent de leurs vœux, dit-il, un « Parvis des Gentils ». La conviction de Mgr Dolan est claire : « Même une personne qui se vante d’être sécularisée et tourne en dérision la religion a, à l’intérieur d’elle-même, une indéniable étincelle d’intérêt pour autre chose, reconnaissant que l’humanité et la création tournent à vide en l’absence du concept d’un quelconque créateur ».

En second lieu, le courage et la confiance, indispensables à la nouvelle évangélisation, ne doivent jamais devenir un triomphalisme. Cette évangélisation doit être ensuite clairement orientée, non pas vers une doctrine, mais vers un amour pour « Quelqu’un ».

Encore faut-il « Le » connaître. D’où, pour Mgr Dolan, l’indispensable lutte contre « l’illettrisme catéchétique » et son appel à une « néo-apologétique ». Ce qui implique de « considérer l’Église elle-même comme une mission ».

À ce point de son exposé, Mgr Dolan s’est souvenu que, jeune séminariste américain à Rome, le préfet de la Congrégation pour le clergé d’alors, le cardinal John Wright leur avait lancé : « Lorsque vous marchez dans les rues de Rome, souriez ! » : « Nous devons être des personnes marquées par la joie », a-t-il repris.

D’où son sixième point : « La nouvelle évangélisation parle de l’amour ». Mais « pas un amour nébuleux, un amour incarné dans des écoles merveilleuses ouvertes à tous les enfants, des cliniques pour les malades, des maisons pour les anciens, des centres pour les orphelins, et de la nourriture pour les affamés ». Enfin, sur un ton plus grave, plus grave, l’archevêque de New York a rappelé à son auditoire la signification de la pourpre qu’ils portent : le martyre.

Benoît XVI est resté attentif à toutes les interventions pour laisser à chacun sa ménière d'exprimer ses attentes, ses problèmes et ses joies. Puis s’exprimant brièvement à l’issue de la journée, le Pape a qualifié « ces mosaïques d’idées et de propositions » d'une contribution qui lui permet d'insister sur l’importance de Vatican II « afin de redécouvrir l’actualité de Jésus et de la foi ». Et relevé la nécessité d’un véritable renouveau de la catéchèse pour « mettre en relief le précieux contenu de la vérité face à « l’analphabétisme religieux ».

« Sans vérité, a affirmé Benoît XVI, il n’y a plus de boussole et nous ne pouvons plus avancer. La vie est riche est belle seulement si existe la vérité». Et il a conclu : « Sans cette conviction, nous ne pouvons pas réévangéliser l’humanité d’aujourd’hui. » Puis le pape a proposé comme thème pour l’année de la foi : « En vivant la vérité dans la charité »

Le compte-rendu plus précis de cette journée se trouve dans la quotidien "La Croix" du vendredi 17 février. (source : La Croix)


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