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du 20 au 24 février 2012 (semaine 08)
 

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24 février 2012- Sénégal
LES ÉLECTIONS RAVIVENT LES TENSIONS RELIGIEUSES


A l’approche des élections présidentielles du 26 février au Sénégal, les tensions sont de plus en viveset
ce qui n'était au départ qu'une protestation contre trosième mandat du président sortant, tourne à l’affrontement religieux.

Les manifestations se succèdent et sont vivement réprimées par les forces de l’ordre. Tout est parti de la décision du président sénégalais Abdoulaye Wade. Alors qu’il avait annoncé qu’il ne se présenterait pas au scrutin de dimanche prochain, il est revenu sur ses paroles. A 86 ans, il postule pour un troisième mandat à la tête de l’état sénégalais.

Ce qui a enclenché la colère des jeunes, attisée en plus par le rejet du dossier de candidature du chanteur Youssou N’Dour par la Cour suprême. Les manifestations et les heurts avec la police se succèdent, mettant la capitale Dakar en état de siège.

Mais, ce qui était une protestation politique vire à l’affrontement religieux en raison d’une bavure de la police. En réprimant une manifestation, une grenade lacrymogène a été lancée vendredi dans la mosquée Malick-Sy de la communauté tidjane, blessant un fidèle La colère tidjane a explosé vendredi avec le lancer d’une grenade lacrymogène par des policiers au cœur de la mosquée, blessant un fidèle. Cette mosquée est l’un des plus anciens lieux de culte de la capitale et est hautement symbolique pour cette communauté dont la pratique religieuse est une branche de l’islam issue du soufisme. L’explosion de cette grenade constitue donc à leurs yeux une profanation.

Le gouvernement sénégalais a présenté ses excuses et envoyé son ministre de l’Intérieur à Tivaouane, la ville sainte des tidjanes pour les réitérer. Il a dû se replier sous la protection des forces de l’ordre. Une cérémonie d’appel au calme – à laquelle participaient des membres de l’opposition – lancée dimanche depuis la mosquée Malick-Sy, n’a pas eu non plus l’effet escompté.

Au Sénégal, la religion tourne autour des deux grandes confréries: les tidjanes et les mourides, toutes deux issues du soufisme. Elles se partagent une large part des 11 millions de musulmans du pays. La confrérie des tidjanes est la plus la plus ancienne et regroupe une large part de l’élite du pays. Or, depuis 2000, ces deux communautés ont soutenu discrètement Abdoulaye Wade. Si les tidjanes lui retiraient leur soutien, cela pourrait influencer le résultat du scrutin présidentiel. Mais, selon des experts, cette situation entraînerait des divisions politiques susceptibles de raviver les tensions entre les deux confréries. (source : AP)

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