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du 20 au 24 février 2012 (semaine 08)
 

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24 février 2012-
LA MANIÈRE "ALTIÈRE" DE REGARDER LES ÉGLISES DU SUD


Parmi les 22 nouveaux cardinaux, le cardinal brésilien João Braz de Aviz se fait remarquer par le direct de ses déclarations comme "Il faudrait évangéliser de nouveau le Vatican" ou "L´Occident doit cesser de regarder de haut le Sud."

Et tout d'abord,
parce que nul ne s´attendait, il y a un peu plus d´un an, à ce que Benoît XVI l´appelle à Rome pour prendre la tête du dicastère en charge des religieux du monde entier.

Egalement parce qu´il est aujourd´hui le seul haut prélat, au sein de la Curie, à représenter le plus grand pays catholique du monde où le Pape se rendra pour les JMJ de Rio et le seul Latino-américain à recevoir la barrette cardinalice lors de ce consistoire, au moment où le Pape doit se rendre au Mexique et à Cuba.

Alors que près de la majorité des cardinaux électeurs (82 sur 125) provient de l'Occident, c'est-à-dire, Europe ou Amérique du Nord, il souhaite que le collège cardinalice soit toujours plus "universel" et que l´on tienne compte, à Rome, des épiscopats du Sud.

Au cours d'une conversation avec une agence de presse proche du Vatican, ce souriant prélat de 64 ans a donné ses points de ue avec franchise et clarté.

Il vit depuis près de 30 ans avec 130 plombs dans le corps, ‘souvenirs´ d´une fusillade au milieu de laquelle, jeune prêtre, il s´était retrouvé par hasard sur une petite route de campagne.

Il a été nommé évêque au Brésil alors qu´il n´avait que 46 ans. En janvier 2011, Benoît XVI l´a arraché de Brasilia, la capitale, et nommé Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, en charge de veiller sur près de 800.000 religieux et religieuses à travers le monde. Il ne cache pas son amitié avec le mouvement italien des Focolari.

Issus d'un pays émergent, il souhaite que l´Europe et les Etats-Unis descendent de leur piédestal politique, économique et culturel. " Nous devons reconnaître la grandeur historique et la beauté de l´Europe. Mais l´Europe devrait de son côté redescendre à une attitude de fraternité à l´égard des autres continents en cessant de regarder de haut les autres."

" Et ceci également dans l´Eglise... jusqu´à quand serons-nous dirigés par l´Europe et les Etats-Unis ? Il n´y en a peut-être plus pour très longtemps. On ne peut plus considérer que l´Amérique latine, l´Asie ou l´Afrique n´ont pas changé, qu´elles sont encore des colonies ou le tiers monde."

" Le pape peut être originaire de n´importe où ! Il s´agit de prendre conscience qu´il y a entre nous, les chrétiens, une seule chose qui fait notre dignité : le baptême. Le ministère ne nous donne pas de dignité particulière, il fait de nous des serviteurs. Quant aux différents charismes, ce sont des dons au service de la communauté.

" Je pense que plus ce collège cardinalice sera universel, mieux il représentera l´Eglise. On a déjà fait beaucoup en ce sens, mais il faut continuer. L´Eglise est tellement originale, avec son unité et la diversité du monde à la fois. C´est pourtant simple de voir cela ! Pourquoi ne tenons-nous pas compte de ce qu´ont déjà appris les Eglises à travers le monde.

" Il y a des choses qui changent fortement, nous devons être attentifs ! C´est particulièrement dû à Benoît XVI, c´est un pape tellement humble, très intense dans son rapport personnel avec l´autre, et capable de discerner les problèmes au niveau intellectuel.

" Il y a ceux qui l´accusent de tout, mais on ne peut rien faire contre cela. Je pense qu´il est l´homme juste en ce moment de l´histoire de l´Eglise. Il a un courage terrible. Voici ce qu´il a récemment dit à tous les chefs de la curie romaine : "Soyez des témoins, soyez transparents en toute chose et travaillez comme des pasteurs prêts à donner leur vie pour les autres". Cette ‘transparence´ m´a beaucoup touché. On a changé d´époque.

" C´est en dedans de moi que des choses doivent changer, mais je ne veux pas perdre ma liberté intérieure d´être un homme de service, d´amour et de collaboration. Si je peux faire en sorte que le pape soit tranquille à propos de ce ‘morceau d´Eglise´ dont j´ai la charge, alors je serai content. Je lui ai d´ailleurs dit récemment : si vous n´êtes pas content de nous, dites-le nous et nous changerons tout ! Il s´est mis à rire." (source : Apic) (apic/imedia/ami/mp

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