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du 20 au 24 février 2012 (semaine 08)
 

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24 février 2012 - Turquie
ÉCHOS DE LA FUTURE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE

Pour la première fois, et durant une quarantaine de minutes, le patriarche de Constantinople a pu exposer les difficultés et problèmes des minorités religieuses, devant le sous-comité du Parlement turc en charge de la réforme constitutionnelle.

Le lundi 20 février, le patriarche Bartholomée Ier a été reçu une quarantaine de minutes lundi 20 février par les membres de la commission parlementaire chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour la Turquie. Il y a présenté un document de 18 pages qui reprend les demandes de l’ensemble des communautés non musulmanes de Turquie, qui regroupent à peine 100.000 membres.

Grecs-orthodoxes, arméniens, juifs, chaldéens, syriaques mais aussi catholiques latins ont participé à la rédaction de ce document, avec l’aide d’une équipe de juristes.

À l’issue de cet entretien qui s’est déroulé dans l’enceinte de la Grande Assemblée, à Ankara, le patriarche grec-orthodoxe a reconnu le caractère historique de cette invitation au Parlement, « la première en direction des minorités depuis que la République existe ».

" Nous voulons que cette Constitution soit celle de tous. Nous ne voulons pas être des citoyens de seconde zone", a-t-il déclaré, avec un certain optimisme : "Une nouvelle Turquie est en train de naître. En tant que citoyens de Turquie, nous ne demandons rien de plus que nos droits. Nous ne voulons pas de traitement différencié mais l’égalité. "

Le document qu’il a présenté se concentre sur les principaux problèmes que vivent au quotidien chrétiens et juifs de Turquie, à savoir l’absence de cadre juridique pour les différentes Églises, absence de lieux de formation théologique et de soutien économique.

" Nous voulons la réouverture des écoles de théologie. Nous voulons la liberté de conscience et de religion, et l’aide de l’État dans les domaines de l’éducation et du culte", a-t-il détaillé devant la presse.

Kuryakos Ergün, président de la fondation des syriaques de Mor Gabriel, une communauté qui compte environ 15 000 membres, à Istanbul et dans la région du Tur Abdin, a insisté sur la nécessité d’appliquer de manière correcte le traité de Lausanne signé en 1923. Si ce texte reconnaît les droits des minorités non musulmanes de Turquie, en pratique, seules les grecs, arméniens et juifs bénéficient de droits religieux et culturels.

Le patriarche Bartholomée reste prudent : "Par le passé, j’ai déjà rendu visite à de nombreux ministres, et au Premier ministre. Nous sommes toujours reçus avec de bonnes intentions, mais les promesses ne sont pas toujours tenues." (source : AP)


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