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27 février 2012 - Somalie
LA SEULE OPTION MILITAIRE EST INSUFFISANTE


La Conférence de Londres sur la Somalie voulait lancer ce que l'on espère être une nouvelle phase de stabilisation du pays, mais nombre d’entre eux soupçonne « une nouvelle tentative de colonisation » des puissances étrangères,

Londres devrait aussi appuyer le renforcement de l’Amisom, la force de l’Union africaine qui devait être portée de 12.000 à 17.700 hommes par le Conseil de sécurité de l’ONU. Jusque-là cantonnés dans la capitale Mogadiscio, les soldats ougandais et burundais, rejoints par des contingents de Djibouti et du Kenya, devraient se déployer dans les régions reprises aux chebabs ces derniers mois. Mais, s’interrogent certains, quelle sera leur mission et qui paiera leur salaire ?

Pendant le même temps, les forces éthiopiennes poursuivent leur progression vers la ville de Baïdoa, l’un des principaux bastions des insurgés islamistes shebabs dans le sud de la Somalie. Elles ont ainsi forcé les rebelles à abandonner des positions.

Entrées dans le sud et l’ouest du pays en novembre, les troupes éthiopiennes ont lancé leur offensive vers cette ville située à 250 km au nord-ouest de Mogadiscio mardi 21 février. Sa prise serait une percée importante. Baïdoa, avant de passer sous contrôle shebab en 2009, a abrité pendant trois ans le Parlement somalien de transition.

Les opérations militaires éthiopiennes intervenaient à la veille de l’ouverture, jeudi 23 février à Londres, de la conférence internationale sur l’avenir de la Somalie, qui, outre des responsables somaliens, réunissait plus de 40 gouvernements, dont le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi.

La définition des détails en vue de la convocation de l'Assemblée constituante sera au centre du prochain Sommet international sur la Somalie qui se tiendra à Istanbul en juin. La Turquie et le Qatar sont en effet au nombre des nouveaux acteurs internationaux qui, depuis quelques temps, se sont penchés sur la question somalienne, la première forte d'une machine humanitaire bien organisée et le second de la fameuse chaîne de télévision Al Jazeera.

L'intérêt britannique en ce qui concerne la stabilisation de la Somalie a été souligné par le Premier Ministre, D. Cameron, qui a rappelé non seulement la présence en Grande-Bretagne d'une forte communauté somalienne mais également la préoccupation de son cabinet, partagée par différents autres exécutifs, en ce qui concerne la piraterie et la présence de groupes terroristes qui appuient les Shabab, les intégristes qui combattent le gouvernement de transition somalien.

Mgr Bertin, évêque de Djibouti, en charge de la communauté catholique de Somale a salué cette conférence internationale : " La seule option militaire est insuffisante : un effort politique important est nécessaire."

" J'espère que quelque chose de positif sortira de la Conférence de Londres. Il est cependant vrai qu’après de si nombreuses conférences marquées par des échecs, il existe le risque qu’elle ne constitue que la énième conférence privée de résultats," déclare-t-il.

" J’espère au moins qu’au sein de la communauté internationale, émergent des idées et des efforts convergents afin de collaborer avec le peuple somalien et avec ses représentants. Même s’il a toujours été difficile de trouver des représentants « authentiques » de la population somalienne. Je pense en effet que ceux qui se trouvent à Londres ne le sont qu’en partie." affirme-t-il également.

" Au cours de ces derniers mois, j’ai insisté sur le fait qu’il ne faut pas abandonner la Somalie aux mains des seules organisations humanitaires même lorsqu’elles sont animées par les objectifs les plus nobles sinon, la situation de dépendance se perpétue.

" Il faut en revanche laisser une large place aux diplomates et aux hommes politiques afin qu’ils jouent leur rôle. Tout en ne l’excluant pas, je ne voudrais pas que l’aspect militaire devienne prioritaire par rapport aux autres. A mon avis, en privilégiant l’intervention militaire, on ne résoudra pas grand-chose.

" Entendons-nous bien : l’aspect relatif à la sécurité doit bénéficier de la juste attention tout comme le fait que l’aide humanitaire doit se poursuivre mais faire sortir la Somalie de sa crise, crise qui dure depuis des décennies, nécessite de privilégier la politique et la diplomatie," a conclu Mgr Bertin. (source : AP et Fides)


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