-
27 février 2012 - Cameroun
L'IMPLANTATION ANARCHIQUE DES NOUVELLES ÉGLISES

L´implantation anarchique, un peu partout au Cameroun, de centaines d´Églises chrétiennes d´obédience pentecôtiste ou d´Églises de réveil (dites "réveillées") suscite des questions, car elles prolifèrent au détriment des Eglises traditionnelles.

Depuis le retour au multipartisme et à la liberté d´expression, en 1990, ce pays situé à la charnière de l´Afrique occidentale et orientale fait face à une prolifération d´églises et de congrégations religieuses issues des Eglises chrétiennes traditionnelles, catholique ou protestantes.

A la faveur de la loi de 1990 qui a libéralisé les associations et le droit de réunion, de nombreux Camerounais ont trouvé là l´occasion de quitter les Eglises établies - catholique ou protestantes - pour constituer des unités de prière qui deviendront par la suite des Églises "réveillées".

Cette ruée vers ces nouvelles églises, qui promettent aux adeptes de les libérer de la malchance, de leur apporter la fortune, voire de les guérir de toutes les maladies - même du sida -, a pris de l´ampleur depuis 12 ans. Ces lieux de culte souvent établis dans des salles de cinéma se retrouvent jusque dans des maisons d´habitation. Des quartiers qui, naguère, étaient considérés comme des zones résidentielles, sont aujourd´hui les plus investis.

A Douala, capitale économique et seconde ville du pays, le quartier Bonfils, situé à Bépanda, dans le cinquième arrondissement, offre une illustration parfaite de cette présence pléthorique de lieux de prière chrétiens qui frise le désordre. Quatre nouvelles Églises cohabitent dans un espace de quelques centaines de mètres carrés, entre le Centre de réinsertion et de rééducation des jeunes, plus connu sous le nom de "Centre d´accueil de Bépanda", et le collège du Centre.

Dans ces lieux de prière, les fidèles se rassemblent au moins trois fois par jour ou encore tous les jours de la semaine, selon un programme spécifique. Ces "maisons du Seigneur" sont facilement repérables, et certaines envahissent les espaces réservés à l´habitat. Elles sont régulièrement critiquées par les populations environnantes, notamment à cause des nuisances sonores. (source : Apic)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil