Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 25 au 27 février 2012 (semaine 08)
 

-
27 février 2012 - Chine
DÉSARROI CHEZ LES CHRÉTIENS DE MONGOLIE

Après avoir arrêté plusieurs prêtres « clandestins » du diocèse de Suiyuan en Mongolie intérieure le 30 janvier dernier, les autorités multiplient les actions visant à contraindre le clergé « clandestin » à rejoindre les rangs des « officiels ».

Le désarroi parmi les « clandestins » semble aller croissant, d'autant que cette dernière action en date des autorités chinoises en Mongolie intérieure visant la communauté « clandestine » du diocèse de Suiyuan remonte au 14 février dernier. Ce jour-là, des fonctionnaires du Bureau local des Affaires religieuses accompagnés de policiers de la Sécurité publique ont investi les locaux qui abritaient le séminaire « clandestin » du diocèse. Ils en ont chassé tous les étudiants.

Quelques jours plus tard, la police a réussi à localiser l’administrateur diocésain « clandestin » de Suiyuan, le P. Gao Jiangping, et ont procédé à son interpellation. Arrêté en compagnie d’un autre prêtre, le P. Zhao Fu, le P. Gao Jiangping est depuis retenu par la police en un lieu inconnu.

Ces arrestations sont intervenues peu après celles du 30 janvier, où six prêtres « clandestins » avaient été arrêtés par la police. Quelques jours plus tard, quatre de ces six prêtres avaient été relâchés, laissant penser que la Sécurité publique ne mènerait pas plus loin son action à l’encontre des communautés catholiques « clandestines » de Suiyuan. En réalité, il semble que ces libérations n’avaient pour but que d’intensifier les pressions que les autorités exercent sur ces prêtres afin de les voir rejoindre les structures « officielles » de l’Eglise locale.

En effet, le 13 février dernier, les quatre prêtres libérés, à savoir les PP. Chu Jianli, Ding Zhanmin, Wang Hu et Zhao Runxi, ont été contraints de concélébrer une messe aux côtés de Mgr Paul Meng Qinglu, évêque « officiel » du diocèse de Hohhot, et de deux de ses prêtres. L’eucharistie a été célébrée dans une église de la ville de Baotou. Une vingtaine de fonctionnaires des Affaires religieuses et de la police avaient investi les lieux et ont surveillé les quatre prêtres « clandestins » tout au long de la cérémonie. Les quatre prêtres ont été emmenés vers un lieu maintenu secret afin d’y subir des séances d’endoctrinement.

Agé de 47 ans, Mgr Paul Meng Qinglu est l’évêque « officiel » du diocèse de Hohhot depuis le 18 avril 2010, date de son ordination menée avec l’accord du Saint-Siège. Il est donc dans la communion ecclésiale, en dépit du fait qu’il soit l’un des vice-présidents de l’Association patriotique des catholiques chinois au plan national et qu’il ait pris part à la cérémonie d’ordination illicite (menée sans l’accord de Rome) de Mgr Guo Jincai le 20 novembre 2010, à Chengde (Hebei).

Pour les autorités chinoises, obtenir d’un prêtre « clandestin » qu’il concélèbre avec un évêque membre d’une organisation (l’Association patriotique) que Rome tient pour incompatible avec la doctrine catholique est une manière de le forcer à reconnaître la légitimité des structures « officielles » de l’Eglise en Chine. Le faire avec un évêque qui s’est placé en-dehors de la communion ecclésiale par le fait d’ordonner évêque un candidat à l’épiscopat n’ayant pas reçu de mandat pontifical et dont on ne sait si le Saint-Père a levé ou non l’excommunication qui pèse sur lui, est une manière supplémentaire d’accentuer la pression sur le clergé « clandestin ».

A Suiyuan, l’objectif des autorités chinoises est atteint : la confusion semble régner au sein du clergé « clandestin ». Dans un contexte où ce dernier a le sentiment d’être abandonnés par Rome, certains s’interrogent ouvertement sur les raisons de demeurer dans la clandestinité à partir du moment où Rome semble accepter qu’un évêque comme Mgr Meng Qinglu puisse occuper un haut poste dans les structures centrales de l’Association patriotique ou bien prendre part à une ordination épiscopale illicite.

Interrogé sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée la messe du 13 février, Mgr Meng a simplement répondu qu’il avait été informé par des fonctionnaires du gouvernement qu’un groupe de prêtres souhaitaient exercer leur ministère au grand jour et voulaient pour cela concélébrer l’eucharistie à ses côtés dans une église de Baotou. (source : Mepasie.)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil