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du 27 février au 1 mars 2012 (semaine 09)
 

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1 mars 2012 - Japon
IL FAUT RECONNAÎTRE QUE LA GREFFE N'A PAS PRIS

Mgr Mizobe Osamu, ancien évêque de Takamatsu, revient sur les difficultés que son diocèse a rencontrées avec le Chemin néocatéchuménal, évoquant ses particularités qui ont fait que la greffe n’a pas pris.

Il reprend tout d'abord les raisons qui ont amené l’un de ses prédécesseurs à inviter cette communauté dans le diocèse pour revivifier le tissu ecclésial, mais il évoque aussi les particularités du Chemin néocatéchuménal qui ont fait qu'une médiation a été demandée à Rome.

Le 12 janvier 2012, le pape Benoît XVI a reçu une délégation de trois évêques japonais, dont le successeur de Mgr Mizobe à la tête du diocèse de Takamatsu, Mgr Suwa Ejiro. Ce dernier n’a pas caché à Rome que « les problèmes » persistaient, ajoutant que « les évêques japonais allaient rencontrer prochainement les responsables du Chemin néocatéchuménal au Japon ».

" Tout d’abord, il faut reconnaître qu'avant même mon arrivée, certains événements, comme l’inspection du diocèse par feu le cardinal sud-coréen Stephen Kim Sou-hwan diligentée par le Saint-Siège, manifestaient déjà que quelque chose d’anormal se passait.

" Ce que l’on peut dire en toute vérité et justice, et en respectant chacune des parties, peut se résumer à ceci : la difficulté qui est apparue à Takamatsu trouve sa racine dans l’indifférence excessive, voire l’ignorance de la convention NICE (National Incentive Convention for Evangelization), cadre donné à l’Eglise du Japon pour appliquer les décisions du Concile Vatican II et promouvoir l’évangélisation dans le pays.

" Une organisation approuvée par Rome, le Chemin néocatéchuménal, avait commencé à exercer son activité au Japon, une trentaine d'années plus tôt. Le Chemin, ainsi qu’il est coutume de l’appeler, était un groupe plein d’énergie et au début, la plupart des paroisses de Takamatsu accueillirent ses membres avec enthousiasme.

" Toutefois, au fur et à mesure de l’implication de ce groupe dans l’Eglise locale, les laïcs commencèrent à ressentir un certain malaise, notamment dans le domaine liturgique.

" Ce qui était troublant était que tous les prêtres affiliés au Chemin, sans exception, changeaient l’agencement des autels des chapelles et des églises dont ils avaient la charge, au grand dam des communautés qui souhaitaient préserver les traditions de l’Eglise.

" Le conflit débuta au plan paroissial avec des différences d’opinion sur des sujets de moindre importance. Mais la situation dégénéra en un désordre généralisé lorsque le Chemin créa un séminaire présenté comme « le séminaire du diocèse de Takamatsu ».

" Chaque année, de nouveaux prêtres formés par le Chemin sortaient en grand nombre de ce séminaire, et la discorde dans le diocèse s’en aggravait davantage.

..." Les plus graves difficultés avec le Chemin sont : premièrement, que ses membres prennent leurs rites particuliers pour des charismes ; deuxièmement qu’ils ont une organisation décisionnelle totalement déconnectée de l’évêque local. Et troisièmement enfin, qu’ils rapportent à Rome tous les problèmes qui devraient être résolus au sein du diocèse, utilisant leurs réseaux d’influence afin d’obliger l’Eglise locale à capituler.

" Tout cela fait beaucoup de mal à l’autonomie des Eglises locales. Excepté les sujets qui remettent en cause les dogmes de l’Eglise, les problèmes locaux devraient en principe être réglés par les Eglises locales

" Avec son nouvel évêque, le diocèse de Takamatsu s’est aujourd’hui engagé sur la voie de « l’harmonie et de la renaissance ». Il s’est tenu récemment une grande rencontre diocésaine sur le thème de l’évangélisation comme une première étape franchie vers la renaissance. Il est si facile pour un diocèse de s’écrouler si ses fidèles ne s’unissent pas et n’accordent pas assez d’attention à la solidarité au sein de la communauté." (source : Mepasie)


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