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du 6 au 9 mars 2012 (semaine 10)
 

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9 mars 2012 - USA
CE SERAIT UNE ATTEINTE A LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE


Même dans la patrie du droit et de la démocratie, la liberté de conscience serait en danger. C'est l'accusation sans précédent que les évêques lancent contre le président des États-Unis et ils s'en expliquent dans une lettre confidentielle.

Radio Vatican et "L'Osservatore Romano" ont parlé de cette lettre qui porte deux signatures : celle du cardinal Timothy M. Dolan, archevêque de New-York et président de l’USCCB, et celle de l’évêque de Bridgeport, William E. Lori, président du comité pour la liberté religieuse.. Mais elle n’apparaît pas sur le site web de la conférence épiscopale des évêques catholiques des États-Unis.

Les deux prélats l’ont adressée, le 22 février dernier, à tous les évêques des États-Unis. De manière confidentielle. Mais en les invitant à en faire connaître le contenu à tous les fidèles.

Elle leur a été inspirée par les règles publiées au mois de janvier par le ministère de la Santé, qui font obligation à toutes les institutions, y compris catholiques, de fournir à leurs employés un contrat d’assurance-santé qui s’appliquera même aux produits pharmaceutiques abortifs, à la stérilisation et à la contraception.

Ce n’est pas la première fois que les évêques affrontent l'administration Obama à propos de décisions concernant le ministère de la Santé, confié à la catholique "liberal" Kathleen Sebelius. Mais, cette fois-ci, il s’agit d’un affrontement de bien plus grande portée, car selon les évêques, ce qui est aujourd’hui en danger, aux États-Unis, par cette obligation, c’est tout simplement la liberté religieuse.

Parler de liberté religieuse, aux États-Unis, c’est toucher aux fondements mêmes de la nation. Les États-Unis sont nés justement au nom de la défense intégrale de la liberté religieuse des individus et des communautés contre tout pouvoir terrestre, à commencer par l’État.

Certes cette lettre peut donc surprendre les lecteurs européens, qui vivent dans des États qui se sont au contraire constitués pour défendre leur "laïcité" contre les "ingérences" des Églises, constamment soupçonnées et accusées d’envahir leur domaine et c'est ce qui explique, sans doute, la prudence avec laquelle, en général, la hiérarchie catholique, en Europe, affronte les autorités civiles.

Une prudence qui est d’autant plus évidente lorsqu’on la compare à la franchise avec laquelle, dans la société américaine, les communautés religieuses s’expriment dans la sphère publique et critiquent le pouvoir politique.

Dans leur lettre, le cardinal Dolan et Mgr Lori, qui n’est pas pour rien chargé précisément, à l’USCCB, des questions de liberté religieuse, expliquent clairement comment ils perçoivent ce dramatique enjeu. Et ils donnent des indications, sur leur site web, en ce qui concerne la manière d’agir pour défendre concrètement la liberté de conscience qui est ainsi menacée.

" Nous continuerons jusqu’à ce que la protection du droit de conscience soit rétablie", a déclaré Mgr Lori après le rejet au sénat, le 2 mars, par 51 voix contre 48, d’un amendement intitulé "Respect for Right of Conscience Act" qui avait été présenté par Roy Blunt, sénateur républicain du Missouri.

Aux États-Unis, plus qu’ailleurs, ce sont les évêques qui interviennent directement et publiquement. Et cela est encore plus vrai pour les évêques très "positifs" qui constituent aujourd’hui l'aile marchante de l'épiscopat américain, à commencer par l’archevêque de New-York.

Dolan est un cardinal sur lequel Benoît XVI lui-même compte beaucoup. C’est lui que le Pape a chargé d’ouvrir, le 17 février, la journée "de réflexion et de prière" qui a réuni tous les cardinaux autour du pape, à la veille du dernier consistoire. Il suffit de lire le discours que le cardinal Dolan a prononcé à cette occasion, pour comprendre que c’est un homme au caractère bien trempé. (source : Chiesa)

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