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du 10 au 12 mars 2012 (semaine 10)
 

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12 mars 2012 - Suisse
L'ÉVÊQUE DE COIRE MAINTIENT SES ORIENTATIONS

Dans diverses paroisses du diocèse de Coire (Zürick) le dimanche 11 mars, les prêtres ont boycotté la lecture de la lettre pastorale de Carême de leur évêque Mgr Vitus Huonder, avec lequel ils sont en désaccord, en s'appuyant sur Benoît XVI.

C´est dans le canton de Zurich que l´on se montre le plus rebelle. 34 agents pastoraux ont signé une lettre ouverte du doyen de Winterthur. Ils expliquent qu´ils ne vont pas lire la lettre pastorale et se distancient tant de son contenu que de sa forme. Car ils veulent continuer à ne pas refuser les sacrements aux divorcés remariés.

Certes le refus des sacrements aux divorcés remariés, admettent-ils, correspond au droit canonique de l´Eglise catholique, mais ils mettent en avant la miséricorde vécue par Jésus. Ainsi ils ne veulent pas s´ériger en juges par rapport aux fidèles concernés. Ils pensent donc que cette lettre pastorale n´est pas le bon moyen pour protéger le mariage.

Pour eux, la lettre de l'évêque stigmatise les divorcés, et les agents pastoraux ne veulent pas chasser les gens, mais plutôt les accompagner.

Giuseppe Gracia, porte-parole du diocèse de Coire, conteste le fait que les divorcés soient discriminés. Il souligne que Mgr Huonder
fait preuve de "miséricorde" envers les divorcés remariés. La lettre pastorale demande en effet aux agents pastoraux de traiter les personnes concernées avec une particulièrement grande sensibilité.


"Il n´est pas seulement de mon droit, explique Mgr Huonder, mais surtout de mon devoir, de rappeler les règles fondamentales de l´Eglise"
Les divorcés remariés demeurent exclus des sacrements. Outre la communion, ils n´ont pas droit au baptême et à la confirmation, rappelle l´évêque. La confession "pose aussi problème", car il faudrait que les personnes concernées renoncent à leur état de divorcées remariées pour y avoir accès.

"Les dix commandements, ajoute-t-il, n´ont jamais été très aimés, mais ils font partie de l´essence de la doctrine chrétienne. Si l´Eglise catholique se mettait à suivre les tendances de la société, elle ne serait plus que d´un catholicisme relatif"
.

Pour l´évêque, il faut voir ce rappel des règles comme une aide. Il s´agit d´encourager ces gens à "aller à la rencontre de Dieu et à mûrir par la prière". Il précise d'ailleurs n´avoir jamais refusé la communion en pleine messe, "pour ne pas mettre la personne mal à l´aise publiquement
".


Les prêtres en désaccord avec leur évêque font remarquer que Benoît XVI propose mieux.

Il est éclairant en effet de comparer la lettre de l´évêque de Coire avec deux interventions de Benoît XVI, en réponse à des prêtres qui lui posaient précisément la question pastorale de l´accompagnement des divorcés remariés, de leur accès éventuel aux sacrements. La première déclaration date du 25 juillet 2005 (Rencontre avec le clergé d´Aoste) et la seconde du 24 juillet 2007 (Rencontre avec le clergé de Belluno-Feltre et de Trévise).

Dans la première de ses réponses, le pape insiste beaucoup et surtout sur la souffrance des couples concernés, il ne part pas du droit canon ni de la théologie. Il reconnaît qu´une eucharistie sans communion sacramentelle est privée d´une chose essentielle. Il avoue aussi qu´il y a là un vrai problème, très difficile, qui demanderait à être vraiment approfondi. Il confesse ne pas posséder la solution de ce problème, mais il n´assène pas non plus trop de certitudes, tout en rappelant les grandes convictions catholiques.

Dans son autre réponse, en 2007, le pape insiste beaucoup sur la prévention des divorces, ce que fait aussi Mgr Huonder. Il précise toutefois que la préparation au mariage ne suffit pas, qu´un accompagnement des couples pendant au moins dix ans serait très important. Mgr Huonder n´évoque pas cette responsabilité de la communauté, notamment de ses pasteurs. Benoît XVI, dans cette même réponse, dit aussi que la situation des divorcés remariés « ne permet pas la pleine communion aux sacrements de l´Église ». Il semble ne pas exclure une communion partielle à ces sacrements. Mgr Huonder n´envisage pas cette possibilité.

En conclusion, disent les prêtres du diocèse de Coire, on peut se demander en quoi la lettre de Mgr Huonder est réellement pastorale, c´est-à-dire aidante, de nature à orienter les fidèles dans leur cheminement et les prêtres dans leur pratique pastorale. (source : Apic)


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