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du 13 au 16 mars 2012 (semaine 11)
 

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16 mars 2012 - Birmanie-Myanmar
AVEC L'AIDE D'UN MOINE BOUDDHISTE

A Mandalay, un prêtre ouvre une clinique avec l’aide d’un moine bouddhiste, afin d’offrir des soins gratuits aux plus démunis, dans un pays classé au 190ème rang (sur 191), par l'OMS et où les catholiques ne sont que 1,45 % dela population.

Cette clinique a été ouverte grâce aux bonnes relations que ce prêtre a pu nouer avec des moines bouddhistes. Le P. John Aye Kyaw, curé de la cathédrale du Sacré-Cœur à Mandalay, explique ainsi la genèse de son projet.

Dans sa précédente affectation, curé d’une paroisse rurale et très isolée, il était toujours à la recherche de médicaments pour aider à soigner les populations alentours. « En Birmanie, précise-t-il, les gens ne meurent pas de faim, mais le pays souffre de deux maux principaux : la faiblesse du système éducatif et des failles béantes dans le système de santé » .

Nommé à Mandalay, le P. John a rejoint un « Groupe caritatif interreligieux », réunissant des bouddhistes, des protestants, des catholiques et des musulmans. L’été dernier, à l’occasion des festivités de la fin du ramadan, l’ensemble des membres du groupe fut invité à la mosquée de Mandalay. Quelques mois plus tard, ils se retrouvaient à l’archevêché pour un repas de Noël, " préparé par les musulmans afin qu’eux-mêmes puissent s’y joindre tout en respectant leurs interdits alimentaires."

" C’est ainsi que nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier. Un moine m’a confié qu’auparavant, à la vue d’un crucifix ou d’une église chrétienne, il avait envie de jeter des pierres, mais que, dorénavant, il savait qu’il avait là des amis », explique le P. John.

Né en 1959 à Mandalay, le prêtre catholique constatait que si on trouve bien des hôpitaux publics et des cliniques privées à Mandalay, les premiers sont débordés et minés par la corruption et les secondes hors de prix. " Il fallait faire quelque chose pour soigner les pauvres."

" J’ai pensé à un centre de soins mais je n’avais pas de terrain. Je me suis ouvert de mon projet à l’un des moines qui participaient à notre groupe caritatif interreligieux et c’est lui qui nous a trouvé une maison dans l’enceinte d’une pagode bouddhique, idéalement située à proximité immédiate du fleuve Irrawaddy."

Ouverte au début de ce mois de mars, la clinique s’appuie sur une équipe de quinze médecins et de plusieurs infirmières, tous bénévoles, et accueille en moyenne de 50 à 60 patients par jour.

Parmi les personnes récemment soignées, poursuit le P. John, se trouve un moine bouddhiste porteur du virus HIV. Ce moine lui a confié avoir été contaminé avant de devenir moine et avoir choisi de revêtir la robe safran précisément pour être nourri et logé gratuitement en dépit de sa maladie, mais que jamais il n’aurait imaginé être soigné gratuitement dans une clinique ouverte par des catholiques. « Il en était très heureux », témoigne le P. John.

Au fil des années, il s’est constitué un réseau de bienfaiteurs qui lui font passer de l’argent et des médicaments par des touristes de passage. Anglophone, parlant l’italien et un peu de français, le prêtre aborde les touristes et leur demande de l’aider. « Plusieurs années après, des touristes continuent à me faire passer des colis par des visiteurs de passage ».

Du fait de la relation que nous avons nouée, le Vénérable Seinnita et moi, nous nous considérons comme des frères (…). Il est nécessaire que nous travaillons ensemble au bien de l’humanité, sans arrière-pensées politiques », explique-t-il. (source : Mepasie)


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