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du 13 au 16 mars 2012 (semaine 11)
 

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16 mars 2012 - Balkans
LE NATIONALISME ETHNO-CONFESSIONNEL


L'identité nationale est l'une des difficultés que rencontrent les peuples balkaniques, disfractés par l'empire ottoman et qui sont obsédés par l’idée d’un État national homogène et stable dont une religion majoritaire assure l'homogénéité.

De plus en plus, les jeunes générations de toutes ces nations cherchent leur identité dans leurs cultures respectives. Mais cette situation s'amenuise dans la sécularisation qui est issue d'une mondialisation progressive.

On cherche alors ces différences dans les trois confessions religieuses qui ont marqué les Balkans. L’État-nation faiblit partout, à cause de la mondialisation, et son concept est devenu presque désuet sur le plan historique. A l'inverse les religions prennent de l’importance face à l’affaiblissement du nationalisme laïque.

Ce sont les accords de Dayton qui en promouvant la création d’un second État Serbe, un État génocidaire, ont directement promu l’avènement de telles idéologies, en Republika Srpska, tout comme dans le reste de la Bosnie, mais aussi dans les pays voisins.

Vjekoslav Perica, un historien croate, journaliste et essayiste, qui vit aujourd’hui à New York a analysé l’histoire moderne des religions dans l’ancienne Yougoslavie, et leur influence dans les Balkans actuels. Pour lui, il existe une invention typiquement balkanique, qui n’existe pas en Occident : le malheureux « nationalisme ethno-confessionnel » comme l’a nommé un historien autrichien.

C’est un concept qui s’oppose complètement au concept occidental de nationalisme citoyen. C’est une idéologie anti-libérale, un système collectiviste comportant un mélange de racisme, une sorte de perversion de l’esprit qui est malheureusement dominante dans tous les petits États post-yougoslaves, et qui est légitimée par les confessions locales qui, par leur repli identitaire, ressemblent de plus en plus à des sectes et de moins en moins à des communautés religieuses.

L'analyse de Vjekoslav Perica, permet de comprendre comment en Bosnie-Herzégovine, la soi-disant « Église des Croates »n’est plus une Église catholique, mais une organisation nationaliste qui ressemble beaucoup plus à l’Église orthodoxe serbe qu’à l’Église catholique.

A Vjekoslav Perica qui lui demandait de quoi parlaient les évêques catholiques avec leurs collègues orthodoxes, l’archevêque de Vrhbosna, en Bosnie, Mgr Vinko Puljik aurait répondu " On parle des frontières"

Les Musulmans vivent autrement ces situations diverses, avec des exigences qui mettent en difficulté voire jusqu'à l'exclusion des communautés chrétiennes devenues minoritaires, accentuant ainsi l’ethno-confessionnalisme et de l’identité nationale, qui va jusqu'à refuser la cohabitation locale des religions. (source : Courrier des Balkans)


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