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du 17 au 20 amsrs 2012 (semaine 11)
 

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20 mars 2012 -
UN ACCORD SERA-T-IL ENCORE POSSIBLE


Malgré la déformation de l'information concernant la dépêche romaine à propos des lefebvristes, Rome ne désespère pas d'un accord avec ces fidèles catholiques. Dans le communiqué officiel il n'est pas question d'une date ultimatum.

Certes un accord est très difficile, fait remarquer le vaticanite Jean-Marie Guénois, mais, écrit-il " J'ai lu et relu le communiqué officiel et je ne trouve ni le mot "ultimatum" et surtout aucune trace d'un esprit d'ultimatum. C'est-à-dire, d'une pression exercée sur le calendrier pour aboutir à un résultat en forçant le levier du rapport de force."

Commentant le communiqué, le P. Lombardi, le porte-parole du Saint-Siège, dit seulement "la réponse est attendue."

Jean-Marie Guénois en conclut : ." Ce thème de l'ultimatum est donc venu de l'interprétation des propos du Père Lombardi, qui a répondu à une question de journaliste sur les "délais". Il a estimé que le Vatican attendait une réponse d'ici "environ un mois". Il n'a pas parlé, à ma connaissance, d'ultimatum. Ce qui serait d'ailleurs ridicule pour une crise ouverte depuis... cinquante ans, dès l'ouverture du Concile Vatican II !"

" Le Vatican attendait que Mgr Fellay clarifie sa position, afin de parvenir à la réduction de la fracture existante, comme l'a souhaité le Pape Benoît XVI."

" Cette courtoisie toute romaine n'est pas pas anodine, commente Jean-Marie Guénois. Elle indique au contraire que le Pape veut toujours un accord, qu'on le veuille ou non. Et que Mgr Fellay le souhaite aussi, qu'on le veuille ou non. Il me semble, au contraire, que la négociation entre dans sa dernière ligne droite. Et qu'elle a changé de nature : elle n'est plus de nature doctrinale mais de nature ecclésiale."

Il y a désaccord ..." Mais ce désaccord, formellement établi, ne signifie pas qu'une solution "ecclésiale" - on dirait "politique" dans le langage du monde - est désormais impossible. C'est cette nouvelle négociation qui commence aujourd'hui avec la lettre remise à Mgr Fellay. Rome, me semble-t-il, ne cherche pas un compromis au rabais.

..." Rome cherche un accord, fondé sur une vision large du catholicisme. Une vision capable d'intégrer plusieurs familles dont certaines sont très éloignées les unes des autres. Un esprit capable d'admettre un débat interne, cette "disputatio" qui appartient pourtant à la grande tradition intellectuelle - et actuellement perdue - de l'Eglise catholique.

" Bref, une sortie par le haut de cette crise. Et non par le bas avec ces compromis de petits comptables qui ne seront jamais d'accord sur l'interprétation de leurs résultats et de leurs tableaux parce qu'ils sont justement tenus au millimètre et à la virgule près avec la méticulosité d'horlogers suisses.

... "C'est cette réponse que Benoît XVI attend, comme un père à son fils, c'est-à-dire d'homme à homme, et non de technicien de la théologie à technicien d'une autre théologie, une question de confiance. Celle la volonté de la réconciliation même si tous les détails de celle-ci et tous ses affronts passés, ne pourront jamais être réglés."

" C'est le propre de l'audace des disciples du Christ. Mais c'est aussi la caractéristiques des grands hommes qui savent prendre, le moment venu, une vraie décision." (source : J.M. Guénois)


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