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du 25 au 28 mars 2012 (semaine 12)
 

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28 mars 2012 - Au Mexique et à Cuba
UN VOYAGE A DÉCHIFFRER A PLUSIEURS NIVEAUX

Durant ce voyage au Mexique et à Cuba, Benoît XVI n'a éludé aucune des questions fondamentales qui se posent à ces deux pays, celles des populations, et des gouvernances, celles des idéologies et des situations économiques ou sociales.

Plusqu'aux grands éclats médiatiques, c'est au coeur et à la réflexion de ses auditeurs qu'il a fait appel, à la lumière de la foi populaire, des attentes et des violences, à la lumière des échecs du présent comme du passé, mais aussi d'un avenir possible.

En quittant le sol de l'Amérique, à l'aéroport de la Havane, Benoît XVI a résumé toute la signification de son message : "Je suis venu ici comme témoin de Jésus-Christ, convaincu que, là où il arrive, le découragement cède le pas à l’espérance, la bonté chasse les incertitudes et une force vigoureuse ouvre l’horizon à des perspectives inhabituelles et bénéfiques."

Et s'adresant aux gouvernants de Cuba comme des États-Unis : " Que personne ne voit empêché de participer à cette tâche passionnante, par une limitation de ses libertés fondamentales, ni ne se sente exempté de cette tâche par négligence, ou par privation de ressources matérielles : situation qui se voit aggravée quand des mesures économiques restrictives, imposées de l’extérieur du pays, pèsent négativement sur la population."

Tout au long de ces journées, et à chaque étape, les mêmes mots sont revenus dans la bouche du Pape : liberté, justice, réconciliation, vérité, unité, dialogue, avec le Christ, la foi, l'espérance et la charité.

Donner sa vie au Christ, les "Cristeros" du Mexique sont dans les mémoires, même s'ils ont soulevé des contradictions. La Vierge de la Charité porte gravé le souvenir des esclaves et des mineurs.

Pour les Mexicains comme pour les Cubains, comme pour tous les peuples de l'Amérique Latine, le Christ est proche, même si les hiérarchies ecclésiastiques ne correspondent pas aux attentes du peuple.

Benoît XVI l'a rappelé aux évêques et leur a demandé de vivre la "Mission continentale" avec les laïcs engagés. A tous il propose le Christ, à le suivre librement, comme orientation du chemin vers la véritable liberté, tant individuelle que communautaire. « Personne ne doit être empêché de le suivre » pour le service du bien commun. Même en terre communiste ou laïc.

Benoît XVI s’est situé différemment que son prédécesseur. Des paroles trop prudentes diront certains, mais, ancrées dans la foi et dans le souci de ne pas bouleverser des équilibres fragiles durement acquis. Mais en situant les problèmes latino-américains dans de larges horizons, ses interventions ont fait l’effet d’une fenêtre ouverte sur le monde. Car ce n’est pas tous les jours qu’un responsable mondial de l’envergure de Benoît XVI pose le pied sur sur une terre de violence ou sur une île sous embargo américain.

Certes il y eût quelques ombres durant ces journées. Mais il y eut aussi tant de lumière.

Plutôt que de faire quelques critiques, il serait bon d'entendre ses dernières paroles en ce 28 mars : "L’heure présente exige d’une manière pressante que, dans la cohabitation humaine, nationale et internationale, soient éradiquées des positions inamovibles et les points de vue unilatéraux qui tendent à rendre plus ardue l’entente, et inefficace l’effort de collaboration.

" Les éventuels désaccords et les problèmes doivent se résoudre dans la recherche infatigable de ce qui réunit tous dans un dialogue patient et sincère, dans la compréhension réciproque et dans une loyale volonté d’écoute, qui accepte des objectifs porteurs de nouvelles espérances."

Il s'est inquiété d’une « situation qui se voit aggravée quand des mesures économiques restrictives, imposées de l’extérieur du pays, pèsent négativement sur la population », dit-il à Cuba. Il s'est inquiété au Mexique de l'extrême violence, où la criminalité juvénile et la consommation de drogue atteignent des niveaux record, et font des milliers de morts.

Dès les premiers jours de son voyage, il avait parlé du présent qui est à vivre, comme de l'avenir que vivront les jeunes, « afin que jamais leur sourire ne s’éteigne » et qu’ils puissent vivre dans un monde sans envie ni divisions. 

" Dieu veut que nous soyons toujours heureux, a-t-il ajouté. Il nous connaît et il nous aime... Si nous laissons l’amour du Christ changer notre cœur, alors nous pourrons changer le monde. C’est là le secret de la vraie joie» .(source : VIS et AP)


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