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du 25 au 28 mars 2012 (semaine 12)
 

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28 mars 2012 - Indonésie
LES CHRÉTIENS ENGAGÉS CONTRE LES PARIS CLANDESTINS


L' Eglise s’alarme de la popularité des jeux d’argent clandestins parmi la population et appelle à les combattre, car ils engendrent la corruption, jusque chez des très jeunes en même temps qu'ils appauvrissent bien des familles.

Dans un pays où 85 % de la population est de religion musulmane, les jeux d’argent ont été officiellement mis hors la loi en 1974 mais ils prospèrent néanmoins, malgré les campagnes régulières d’éradication lancées par les autorités.

« Toutes les formes de paris doivent cesser », a affirmé le P. Dominikus Dange, responsable de la Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse de Maumere, l’un des quatre diocèses catholiques de cette île de près de deux millions d’habitants. Le prêtre s’exprimait devant une assemblée de 200 personnes réunies le 18 mars dernier à l’église de la Sainte-Trinité à Maumere.

Il a particulièrement dénoncé les méfaits causés, selon lui, par la popularité du togel, un loto très populaire dans l’île et plus largement dans l’ensemble de l’Indonésie. En dépit du fait que ce jeu est illégal, il prospère partout, a affirmé le prêtre, citant le chiffre de huit milliards de roupies (650 000 euros) engagés chaque mois sur ce jeu par la seule population du diocèse de Maumere. Il a ajouté que le pouvoir d’achat des ménages avait été notablement affaibli par l’argent consacré à ces paris, à un moment où par ailleurs la hausse des prix rendait déjà la vie de chacun plus difficile. Il arrive aussi que des jeunes tombent dans la délinquance afin simplement de se procurer l’argent dont ils ont besoin pour parier quotidiennement, a-t-il expliqué.

Les seuls à s’enrichir sont les barons qui contrôlent cette industrie clandestine du jeu depuis les grands centres urbains de Java, a-t-il poursuivi, appelant chacun à aider les autorités pour supprimer ces jeux d’argent illégaux.

Le diocèse de Maumere a en effet décidé d’apporter son soutien à la police et, pour obtenir un résultat pérenne dans cette lutte, va mettre en place dans 35 de ses paroisses des centres d’accueil pour joueurs dépendants.

Ces joueurs de paris clandestins sont des adultes, mais aussi des enfants âgés de 12 à 16 ans comme szq cireurs de chaussure travaillant à la sauvette sur le parking de l’aéroport international de Djakarta.

A la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie, on précise que, si toutes les religions ne condamnent pas explicitement les paris, la plupart y sont opposées. « Pour les chrétiens, il est dit que personne ne doit se saisir du bien d’autrui », explique le P. Dani Sanusi, qui ajoute que, quel que soit le jugement que rendra la Cour constitutionnelle, il est du devoir de l’Eglise de mettre en garde ses fidèles contre les dangers que représentent les jeux d’argent.

Du côté du Haut Conseil du confucianisme, l’écho est le même : si les paris ne sont pas explicitement condamnés, « les actions irresponsables le sont, comme celles qui amènent à corrompre l’avenir et la santé de quelqu’un ou bien encore l’économie dans son ensemble ».

Pour Syafi’i Anwar, du Centre international pour l’islam et le pluralisme, l’islam est la seule religion à explicitement interdire à ses adeptes les jeux d’argent. D'ailleurs, sans cibler précisément les jeux d’argent, un millier d’islamistes ont manifesté à Djakarta le 9 mars dernier pour mettre en garde les musulmans indonésiens contre « les dangers du libéralisme ».

L’esprit de cupidité du capitalisme, l’influence des nations étrangères sur le pays, ou bien encore l’incapacité du gouvernement à protéger les pauvres sont autant « de difficultés dues au libéralisme » a affirmé Awit Masyhuri, coordinateur de la manifestation et proche du Front des défenseurs de l’islam, porte-voix des milieux radicaux. (source : Mepasie)

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