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du 1 au 7 avril 2012 (semaine 14)
 

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7 avril 2012 - France
GÉRER UN BUDGET SOUMIS AUX ÉCONOMIES


Le P. Éric Poinsot, qui était directeur du service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, l’un des dix services nationaux de la conférence épiscopale, CEF, depuis cinq ans, a décidé d’anticiper d’un an la fin de son mandat.

Dans une lettre envoyée aux responsables des services diocésains des jeunes et des vocations, ses interlocuteurs dans les diocèses, il explique qu’« en l’état actuel des moyens qui me sont alloués, je ne peux plus honorer la mission avec l’exigence qu’elle requiert ».

Le pôle vocation a du en effet supprimer fin 2011 un poste à mi-temps correspondant à la revue "Église et vocation" , dont la parution est interrompue. De même, le poste de la personne chargé du site Internet n’a pas été renouvelé. Enfin, pour les jeunes, le P. Poinsot n’a pu obtenir le recrutement d’un responsable pour les JMJ de Rio avant septembre 2012, ce qui, écrit-il encore lui parait « trop tardif pour qu’il soit opérationnel ». Nommé à cette responsabilité en 2007, le P. Poinsot avait notamment su renouveler la manière de l’Église de parler des vocations sacerdotales.

Au secrétariat de la conférence épiscopale, on minimise ce départ, en faisant remarquer que le service Jeunes est une « priorité » des évêques, et que ses moyens n’ont cessé d’augmenter. Le fait d’attendre septembre pour la personne chargée des JMJ de Rio s’explique simplement parce que, contrairement à Madrid, le nombre de jeunes Français qui pourraient partir est bien moindre (entre 5 000 et 6 000 contre 60 000 en Espagne).

La disparition de la revue s’inscrit dans le cadre des économies budgétaires décidées en novembre : « Elle n’avait pas suffisamment de lecteurs. »

Au-delà, cette démission pose le problème de la taille des services nationaux de la conférence épiscopale. Dotée d’un budget peu important, 12 millions d’euros, la conférence a dû opérer des mesures d’économie pour 2012 : les diocèses, eux-mêmes en difficultés financières, ont décidé de ne pas augmenter leur part de cotisation, fixée en fonction de leurs recettes. Des économies dont les petits diocèses, qui n’ont pas les moyens de s’offrir eux-mêmes des services importants, contrairement à la région parisienne ou à Lyon, pourraient être les premières victimes.

Il est significatif que, après la démission du P. Poinsot, un certain nombre de responsables de services diocésains des vocations, ceux de la Province de l’Est, comme ceux de Rouen aient écrit pour s’inquiéter des moyens et outils dont ils pourront désormais disposer pour encourager les vocations de prêtres diocésains. Et ce, dans un contexte où certaines congrégations ou communautés nouvelles disposent, elles, de moyens importants pour encourager ces vocations.

C’est aussi l’organisation du service des vocations qui est en cause : depuis cinq ans, un rapprochement s’est opéré avec le service pour les jeunes avec le constat que la question de la vocation fait partie intégrante de la pastorale des jeunes, à qui elle doit être posée. Faut-il aller plus loin, et fusionner les deux services ? L’appel aux vocations ne concerne-t-il pas aussi l’ensemble de l’Église, et donc pourrait être porté par lensemble des services de la CEF (catéchèse, catéchuménat, familles) ?

Autant de questions qui pourraient amener les évêques à revoir plus en profondeur les contours d’un pôle vocation qui serait alors profondément renouvelé. (source : La Croix)


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