Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 8 au 12 avril 2012 (semaine 15)
 

-
12 avril 2012 -
CETTE MESSE ÉTRANGE DONT LE PAPE NE VEUT PAS

Par une lettre autographe adressée au cardinal Levada, Benoît XVI a ordonné à la congrégation pour la doctrine de la foi d’examiner si les messes néocatéchuménales sont conformes ou non à la doctrine et à la pratique liturgique de l’Église.

Une messe étrange ... où plutôt étrangère à une liturgie millénaire qui exprime et réalise la Communion dans le Christ, et non pas une désagrégation en de multiples groupes, fondés non sur le Christ, mais sur des modalités diverses dépendantes des étapes "doctrinales" des membres du Chemin néocatéchuménal.

Déjà, le
20 janvier dernier, devant 7000 membres du Chemin réunis dans la salle Paul VI du Vatican, le cardinal Stansilaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, avait lu un décret approuvant les cérémonies extra-liturgiques marquant les étapes proposées par le Chemin, sur dix ans, en vue du renouvellement des promesses de leur baptême.

Il était donc bien précisé que ce décret ne pouvait s'appliquer à la liturgie de l'Église. Le texte que devait lire le cardinal Rylko avait dû être sérieusement corrigé quelques jours auparavant. Or les indications de la Congrégation pour le culte divin, présidée par le pointilleux et très conservateur cardinal Antonio Canizares Llovera, englobait l’ensemble des liturgies propres au Chemin néocatéchuménal.

Mais le Pape, informé peu avant le 20 janvier, avait demandé une réécriture du texte du cardinal Canizares. Benoît XVI le limitait aux seules pratiques extra-liturgiques.

Aujourd'hui, c'est la messe "selon le rite" du Chemin néocatéchuménal que Benoît XVI a ordonné à la congrégation pour la doctrine de la foi d'examiner à fond. Pour les vaticanistes et selon leurs sources, la condamnation de ce rite paraît probable. Il s’agit là d’un "problème" que le pape considère comme "d’une grande urgence" pour toute l’Église.

Benoît XVI s’inquiète depuis longtemps des modalités particulières selon lesquelles les communautés du Chemin néocatéchuménal célèbrent "leurs messes", le samedi soir, dans des locaux séparés. Ce qui a encore augmenté son inquiétude, c’est ce qui s’est tramé dans son dos à la curie, l’hiver dernier.

Les fondateurs et leaders du Chemin, Francisco "Kiko" Argüello et Carmen Hernández, en avaient été informés et, tout joyeux, avaient annoncé de manière anticipée l’approbation imminente à leurs disciples. Le tout à l’insu du Pape, car Benoît XVI n'a eu connaissance du texte du décret que quelques jours seulement avant la rencontre du 20 janvier.

Il l’a trouvé incohérent et erroné. Il a ordonné qu’il soit annulé et réécrit selon ses indications. Seules étaient validées des cérémonies extra-liturgiques qui marquent les étapes catéchistiques du Chemin.

Et dans son discours du 20 janvier, Benoît XVI, a souligné que seules celles-ci étaient validées. En revanche, en ce qui concerne la messe, il a donné aux néocatéchumènes une véritable leçon – presque un ultimatum – à propos de la manière de la célébrer en pleine fidélité aux normes liturgiques et en communion réelle avec l’Église.

À peu près dans le même temps, Benoît XVI a reçu en audience l'archevêque de Berlin, Rainer Maria Woelki, un homme en qui il a confiance et qu’il était sur le point de faire cardinal. Woelki lui a justement parlé, entre autres sujets, des difficultés que les néocatéchumènes créaient dans son diocèse, avec leurs messes séparées du samedi soir, célébrées par une trentaine de prêtres appartenant à leur mouvement.

Le pape a demandé à Woelki de lui faire parvenir une note à propos de cette question. Le 31 janvier, Woelki lui a envoyé une lettre contenant des informations plus détaillées.

En réalité, le danger redouté par Benoît XVI et par beaucoup d’évêques – comme le montrent les nombreuses protestations parvenues au Vatican – est que les modalités particulières selon lesquelles les communautés néocatéchuménales du monde entier célèbrent leurs messes n’introduisent de fait dans la liturgie latine, non seulement, un nouveau "rite" artificiellement créé par les fondateurs du Chemin, mais créent un rite étranger à la tradition liturgique, plein d’ambigüités doctrinales et fauteur de division dans la communauté des fidèles.

Pour Benoît XVI, dans la continuité du Concile Vatican II , l'Église est fondée sur deux lieux privilégiés.

Il l'a rappelé à l'audience du 11 avril : " les deux 'lieux' privilégiés où nous pouvons rencontrer le Ressuscité qui transforme notre vie...la Parole et l'Eucharistie. Les disciples d'Emmaüs rentrent à Jérusalem pour rejoindre les autres, afin que "renaisse en eux l'enthousiasme de la foi, l'amour pour la communauté, le besoin de communiquer la bonne nouvelle. Le Maître est ressuscité et, avec lui, toute la vie ressuscite. Témoigner de cet évènement devient pour eux une nécessité inéluctable".

Et donc pour nous ... Le Pape a confié à la commission voulue par lui la mission de vérifier le bien-fondé de ces craintes. Dans la perspective de décisions à venir. Les jugements élaborés par la commission seront examinés lors d’une prochaine réunion plénière de la congrégation pour la doctrine de la foi, un mercredi – une "feria quarta" – de la seconde moitié d’avril. (source : Chiesa et VIS)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil